L'occupation allemande pendant la seconde gerre mondiale : approches européennes et études comparées

Au-delà des évènements ponctuant le conflit (combats, bombardements, Libération), ou encore de l’engagement de certains - qu’il soit politique, militaire ou idéologique - déjà largement analysés par l’historiographie relative à la Seconde Guerre mondiale, nombre d’aspects de l’Occupation allemande en Europe ont jusque-là été étudiés par les chercheurs : les déportations, les exterminations de masses, les spoliations, l’économie, la vie culturelle et sociale, l’art, la mode, l’école et bien d’autres encore. Le soldat du Reich, disposé sur une zone géographique extrêmement vaste, n’est néanmoins replacé en tant qu’individu que depuis peu, notamment grâce à l’immense collecte allemande, dès les années 1990, de lettres envoyées pendant la guerre, et à la publication des ouvrages Lettres de la Wehrmacht¹ en 2014 et Comme un Allemand en France. Lettres et carnets inédits, 1940-1944², paru en 2016, donnant alors pour la première fois une vision de l’intérieur de l’armée allemande et plaçant le ressenti des soldats et leur rapport à leur environnement direct au coeur des recherches, menées conjointement par des historiens français et allemands.

En s’inscrivant dans ce renouveau historiographique, ces rencontres internationales organisées par le Centre Lucien Febvre de Besançon proposent de mettre en lumière les rapports et contacts entre les populations et administrations locales et les forces d’occupation allemandes - militaires, policières comme administratives - en incluant le point de vue de ces dernières. Dans quelles conditions sont-elles amenées à se rencontrer, et quels en sont les lieux propices ? De quelle manière définir la nature et les formes que peuvent alors prendre ces échanges, et quel regard porte l’occupant sur sa situation quotidienne ?

De l’expression allemande « heureux comme Dieu en France » aux massacres perpétrés sur le front Est, un regard croisé sur une proximité forcée est présenté par ce colloque grâce à des historiens provenant de cinq pays d’Europe orientale, occidentale et du sud. Les actes de cette journée d’étude internationale feront l’objet d’une publication ultérieure.

¹ MOUTIER (Marie), Lettres de la Wehrmacht, Paris, Perrin, 2014.
² LUNEAU (Aurélie), GÉROUT (Jeanne), MARTENS (Stefan), Comme un Allemand en France. Lettres et carnets inédits, 1940-1944, Paris, Iconoclaste, 2016.