Séminaires Enjeux socio-écologiques
31 Mars 2025 - 19 Mai 2025
L'Université Marie et Louis Pasteur vous propose un cycle de 3 séminaires relatifs aux enjeux socio-écologiques pour enrichir vos connaissances ou vos recherches dans ce domaine.
Lundi 31 mars 2025 (14-16h)
Vers un marketing de la sobriété ?
Après avoir encouragé une consommation effrénée et véhiculé des idéaux matérialistes, le marketing peut-il être mis au service de la sobriété ?
Pourrait-il contribuer à faire émerger de nouveaux imaginaires plus compatibles avec les limites planétaires ?
Au cours de cette présentation et des échanges qui suivront, les thèmes suivants pourront
être abordés :
• Qu’est-ce que la sobriété ?
• Les comportements de consommation sobres
• Comment les encourager ?
• Les entreprises peuvent-elles promouvoir la sobriété ?
• Le démarketing : une solution ?
Yohan Bernard est maître de conférences HDR à l’UFR SJEPG / Institut d’Administration des Entreprises (IAE) où il dirige le Master Marketing et Transformation Durable des Organisations (MTDO). Il mène ses recherches au sein du CREGO (EA 7317) dont il codirige l’équipe de recherche en marketing (CERMAB). Depuis une quinzaine d’années, ses travaux explorent notamment les comportements de consommation pro-environnementaux & durables.
Vendredi 4 avril 2025 (14-16h)
Éco-anxiété, solastalgie, peine pour le monde… comment penser la question des
affects dans la transmission des enjeux écologiques ?
Alors que les institutions de l’enseignement supérieur généralisent les enseignement de tronc commun sur l’écologie, comment prendre en compte les affects éveillés par ces sujets, mais aussi les réactions défensives qu’ils suscitent ? Comment ces affects traversent-ils les étudiant·es et les équipes enseignantes ? En quoi sont-ils en jeu dans la relation pédagogique ?
Cette présentation vise à ouvrir le sujet, à partir d’un partage de mes travaux en psychosociologie, qui sera suivi d’un temps d’échange et de réflexion collective.
Jean Le Goff est intervenant psychosociologue au Centre ESTA et docteur en sociologie.
Il a soutenu en 2020 sa thèse sur le rapport à l’angoisse des militant·es du mouvement climat (dont une version retravaillée paraîtra en avril, sous le titre Politiser l’éco-anxiété, aux Éditions du Détour). Il intervient dans les secteurs de l’écologie et du social pour accompagner les professionnels dans des situations de travail, aider à penser l’activité et les crises, soutenir les capacités d’action et de coopération.
Lundi 19 mai 2025 (14-16h)
Vers une écologie du sensible : littérature, nature, écologie
Notre regard sur la nature a profondément changé dans la seconde moitié du XXe siècle, notamment du fait de la disparition de la société rurale que la France a été pendant des siècles. La transformation des paysages, l’épuisement des ressources naturelles, la pollution induite par notre consumérisme, la menace de disparition pesant sur de nombreuses espèces et la remise en cause du dualisme nature/culture, sont autant de bouleversements qui ont marqué les écrivains et infléchi leurs pratiques
d’écriture. De Jean-Loup Trassard qui scrute la campagne française à Éric Chevillard qui imagine la disparition des grands singes en passant par Jean-Christophe Bailly dont les livres cristallisent un intérêt ancien pour les animaux et le paysage, l’éventail est large.
Parallèlement, la critique littéraire a développé de nouvelles approches, attentives à ces enjeux dans les textes littéraires : l’écocritique, qui répercute les préoccupations soulevées par la crise environnementale ; et l’épistémocritique qui met l’emphase sur l’usage que font les textes littéraires des savoirs liés à la nature. Savoirs qui ne recouvrent pas seulement le spectre des sciences naturelles mais aussi celui des sciences de l’homme : anthropologie, ethnologie, géographie, philosophie, esthétique, etc.
Après une brève présentation de ces deux approches, j’analyserai quelques exemples de textes pour montrer comment la littérature, grâce à une approche à la fois sensible et informée, dont les effets sur le lecteur sont d’ordre à la fois affectifs, rationnels et éthiques, peut contribuer à l’émergence d’une « écologie du sensible » (Michel Collot).
Laurence Dahan-Gaida est professeure de littérature comparée à l’Université Marie et Louis Pasteur où elle codirige le Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles (CRIT). Elle est également directrice du portail Épistemocritique.org ainsi que de la revue en ligne du même nom. Elle est l’auteure d’une quinzaine de monographies et collectifs consacrés aux rapports science/littérature ainsi que d’une centaine d’articles. Depuis quelques années, elle s’intéresse plus particulièrement aux « savoirs de la nature » qui informent les textes littéraires et nourrissent une « écologie du sensible » propre à enrichir notre pensée environnementale.
Horaires
14h-16h
Contact
ou à distance sur zoom : https://cnrs.zoom.us/j/94357169055?pwd=CMWR2mvlAviaZI1aV2BxDABwB8pdwH.1
Lieu
Présentiel à privilégier : Salle de conférences de l’observatoire (campus de la Bouloie, Besançon)