Une journée à la fac
L’évènement 24 heures dans le supérieur permet aux lycéens d’effectuer une plongée initiatique dans le monde universitaire pour conforter leurs choix d’orientation et découvrir ce que sera leur quotidien l’an prochain. Reportage auprès d’un groupe qui a passé une journée dans la filière Sciences du langages et information-communication.
Mercredi 9 avril, 7 h 45, à Besançon. Un petit groupe de lycéens patiente dans la cour de la faculté des lettres. De temps en temps, une voiture s’arrête devant le porche, une portière s’ouvre, une jeune fille descend. Marion Bendinelli, enseignante-chercheuse, se charge de l’accueil avec chaleur et vivacité. Cette journée particulière s’inscrit dans la semaine des « 24 heures dans le supérieur », une manifestation organisée par l’Onisep pour faire découvrir aux futurs étudiants les établissements où ils envisagent d’entamer leur cursus.
Aujourd’hui, il n’y a que des filles. Elles viennent de Montbéliard, Pontarlier, Vesoul ou Besançon pour découvrir les licences Sciences du langage et Information-communication proposées à l’université de Franche-Comté. Certaines, comme Mélodie Jeannin, ont déjà visité d’autres filières : « Je veux devenir prof de français langue étrangère, mais je ne sais pas trop quelle est la formation la plus adaptée. Hier j’étais en Langues, littératures et civilisations étrangères et je vais comparer avec ce que je vais voir aujourd’hui. »
Pour la plupart de ces lycéennes, cette visite à l’université est une première. « Je voyais ça plus grand », confie Lucie Brubach. « On a une vision formatée par l’image des campus américains à la télévision », avoue Mélina Noel. L’université de Franche-Comté est en effet répartie non seulement sur trois sites à Besançon, mais aussi dans plusieurs villes de la région.
Je n'imaginais pas qu'il existait autant de matières différentes
Une fois les présentations faites, on se hâte de gagner l’amphithéâtre Levêque pour assister à un cours de linguistique française. On s’installe sur les gradins, au milieu des étudiants, on sort de quoi prendre des notes... Marion Bendinelli, car c’est son cours, commence par expliquer les modalités des examens qui approchent. Après avoir donné quelques références bibliographiques qui permettront aux étudiants de compléter leurs connaissances, elle enchaîne sur le sujet du jour : les prépositions.
Une heure plus tard, les lycéennes assistent à un second cours magistral intitulé « la communication et le lien social ». La matinée se termine par un TD de sémiolinguistique dispensé par une doctorante. À la sortie de la salle, les commentaires vont bon train : « Je n’imaginais pas qu’il existait autant de matières différentes. » « Je croyais qu’il y avait plus de langues étrangères. » «Au lycée, les formats de cours sont identiques. Ici, avec les cours magistraux, les travaux dirigés, c’est plus varié… » « Ce n’est pas facile à suivre, les concepts ne sont pas évidents. » « C’est tout à fait normal, répond l’enseignante, nous arrivons à la fin de l’année, les étudiants ont eu le temps d’acquérir tout un bagage qui vous manque ».
Marion Bendinelli propose ensuite à celles qui le souhaitent une visite des locaux. L’enseignante disserte sur les spécificités de l’université et attire l’attention sur la présence des laboratoires. « Ici, vos profs ne sont pas seulement enseignants, ils sont aussi chercheurs. Ils partagent leur temps entre la préparation des cours et leurs activités de recherche. »
On voit que la fac est un vrai lieu de vie
Après la pause de midi dont certaines profitent pour tester le restaurant universitaire, les lycéennes ont rendez-vous à quelques rues de là pour découvrir les bâtiments de l’ancien arsenal qui abrite une partie des locaux de l’UFR SLHS. Après un cours de deuxième année intitulé « énonciation, pragmatique, argumentation » et un TD sur « la communication et le lien social », on retourne rue Mégevand pour visiter la bibliothèque universitaire récemment rénovée. « Il y a une centaine d’étudiants, mais on n’entend aucun bruit. C’est impressionnant et ça donne envie ! s’enthousiasme Alice Hagopian. On voit que la fac est un vrai lieu de vie, j’aime beaucoup l’ambiance, l’atmosphère ». Les lycéennes ne prêtent guère d’attention à l’ancienneté des locaux et se montrent au contraire séduites par la situation en centre-ville de ces bâtiments historiques.
La journée se clôture par un débriefing dans une petite salle, autour d’un goûter offert par l’équipe enseignante. Des étudiants de première et de troisième année sont présents pour répondre aux questions de manière informelle :
« J’hésite entre la fac et une prépa…
− L’avantage de la fac c’est que tu as un diplôme à la fin alors qu’en prépa, si tu rates le concours tu n’as rien.
− Est-ce qu’il y a plus de travail qu’au lycée ?
− Tout dépend de comment tu travailles au lycée… Bien sûr on est plus libre, mais on prend vite conscience de la nécessité de travailler. »
Pauline Rombaldi commente : « On sent que le rapport prof-élève n’est pas le même qu’au lycée. Les enseignants ne sont pas là pour faire la police et les étudiants sont conscients que c’est leur avenir qui se joue. »
Toutes se montrent rassurées à l’issue de cette journée de découverte. « C’est mieux que ce qu’on nous en a décrit », constate Mélina Noel. « On voit que les profs font attention à leurs élèves », commente Chloé Gruet. On est loin de l’image d’une université où les étudiants sont abandonnés à leur sort. L’enseignante qui les a pris en charge toute la journée conclut d’ailleurs en les incitant à la contacter pour toute question ultérieure. Rendez-vous à la rentrée.