Le goût de la recherche
Florent Baudier est venu à la recherche sur le tard, mû par l’envie d’approfondir sa connaissance des mathématiques.
Après son bac, Florent Baudier choisit une classe préparatoire pour pouvoir pratiquer sa discipline préférée, en l’occurence : les mathématiques, de manière intensive. Ce cursus lui inculque une grande rigueur scientifique et le goût du travail, mais laisse peu de place à l’imagination. Il s’inscrit ensuite en licence de mathématiques pures à l’Université de Franche-Comté. Là, il peut choisir les matières qui l’intéressent et apprécie d’avoir un emploi du temps qui lui permet de concilier ses études avec la pratique du football, à haut niveau.
Tout en préparant sa maîtrise, il suit en parallèle une préparation aux concours de l’enseignement. « Quand j’ai obtenu l’agrégation en 2005, j’ai réalisé que je ne me sentais pas encore prêt à enseigner. J’avais envie de continuer à apprendre, c’est pourquoi je me suis inscrit en thèse. Là, j’ai vraiment accroché et j’ai su que je voulais faire de la recherche » raconte-t-il. C’est ainsi qu’il devient un spécialiste des plongements non-linéaires des espaces métriques et de leurs applications à différents domaines mathématiques.
Une fois sa thèse en poche, il continue à explorer cette thématique dans le cadre de plusieurs contrats post-doctoraux. Après un semestre à l’Université Compluntense de Madrid, il part neuf mois à l’Institut de mathématiques de Neuchâtel. La succession de ces deux courts séjours, imprévue au départ, s’avère finalement une excellente expérience pour élargir le spectre de ses recherches et observer les contrastes de la vie de laboratoire. « A Besançon, il y avait beaucoup de séminaires et d’échanges. En Espagne, la notion de compétition et de course à la publication scientifique était très présente, tandis qu’à Neuchâtel, l’ambiance était presque familiale».
Actuellement, Florent Baudier est professeur assistant à Texas A&M University, un établissement axé sur l’ingénierie (pétrole, mécanique…) et l’agriculture. Tout en poursuivant ses recherches, il dispense des cours aux étudiants de première année. Il a une expérience préalable de l’enseignement, acquise à Besançon, en que moniteur, puis ATER, mais, aux USA, le travail est assez différent : « Plusieurs professeurs sont amenés à donner le même cours, conçu en suivant à la lettre les livres officiels. Il y a aussi un certain nombre d’heures de permanence pendant lesquelles nous nous tenons à la disposition des étudiants» explique-t-il.
Il est installé pour trois ans dans une véritable « ville campus » située entre Houston, Dallas, Austin et San Antonio, mais ignore encore dans quel pays il poursuivra sa carrière. « J’aime enseigner, mais cela me demande beaucoup de temps et d’énergie. Pour la suite, l’idéal serait de trouver un poste permanent avec relativement peu d’enseignement pour consacrer davantage de temps à la recherche, mais ces postes sont rares et très convoités.» Des maths, encore des maths et toujours des maths.