Des mathématiques à la médecine
Les études en mathématiques ne mènent pas seulement à l’enseignement. Pour preuve, le parcours d’Aurore Pugin, ingénieure en biostatistiques au centre d’investigation clinique de l’hôpital de Besançon.
« Je voulais faire des mathématiques, mais je n’avais pas très envie d’être prof » avoue Aurore Pugin. Cette jeune femme de 24 ans a toujours été une « matheuse ». « Ce qui me plaît dans cette matière, c’est qu’une fois qu’on a compris un principe, il y a toujours moyen de s’y raccrocher pour résoudre un problème », explique-t-elle.
Après un bac scientifique, elle préfère rentrer à la fac plutôt qu’en classe préparatoire, pour se spécialiser plus rapidement en mathématiques. Comme elle est originaire du Haut-Doubs, l’Université de Franche-Comté représente pour elle une solution de proximité. Elle y fera tout son cursus, logée dans une chambre du CROUS sur le campus de la Bouloie.
Elle choisit une licence en Mathématiques appliquées, qu’elle poursuit par un master en Modélisation statistique. Parmi les options possibles, le domaine de la finance ne l’intéresse guère. Elle se sent davantage attirée par le secteur biomédical. Elle effectue d’ailleurs ses deux stages de master au Centre d’investigation clinique (CIC) du Centre hospitalier régional universitaire de Besançon (CHRU). Elle y sera embauchée, à l’issue du second stage en tant qu’ingénieure en biostatistiques.
Son métier consiste à aider les médecins engagés dans des projets de recherche clinique en développant des modèles mathématiques adaptés à chaque étude. « Dans mon travail, il n’y a pas de routine, chaque calcul est unique », apprécie-t-elle. Elle intervient à la fois en amont et en aval des projets. C’est elle qui détermine, par exemple, la quantité de patients à inclure dans une étude pour que celle-ci puisse donner des résultats significatifs sur l’efficacité d’un traitement. Elle réalise aussi l’analyse statistique des données, une fois celles-ci recueillies par les médecins.
Ses fonctions nécessitent un tempérament « multitâche », car il lui faut avoir simultanément à l’esprit une dizaine de sujets différents, entre lesquels elle doit jongler en fonction des urgences et des impératifs de disponibilité des médecins. Autre difficulté : le jargon de la profession, pas toujours facile à saisir quand on est mathématicien de formation. Cependant, Aurore Pugin apprécie de devoir régulièrement fouiller dans les bases de données de publication médicales pour y chercher des informations et, dit-elle : « continuer à se former en permanence ».