Un temps de réflexion sur les formations d’ingénieur
L’université de Franche-Comté a accueilli l’assemblée générale du réseau national Figure pour deux jours de débats à propos des cursus de master en ingénierie (CMI) et de leur positionnement dans l’enseignement supérieur.
Le réseau Figure (Formation à l’ingénierie par des universités de recherche) est un groupement d’universités qui, depuis 2011, se charge de mettre en place et de développer de nouvelles formations : les cursus de master en ingénierie. Après un premier rassemblement à l’université de Poitiers, siège du réseau, c’est Besançon qui a accueilli, les 12 et 13 juin, la deuxième assemblée générale annuelle. Près de 120 participants venus de 18 universités différentes ont participé aux discussions.
Celles-ci ont porté, entre autres, sur le renouveau des méthodes pédagogiques et la création de nouveaux CMI. L’université de Franche-Comté (UFC) est particulièrement engagée dans ces nouveaux cursus, dont elle propose actuellement 7 déclinaisons, juste derrière l’université de Toulouse qui en compte 8.
Les CMI sont de nouvelles formations inspirées du modèle nord-américain des masters of engineering. Réservées à un effectif restreint d’étudiants, elles se déroulent sur 5 ans et sont adossées à des parcours de licence et master classiques. Elles se caractérisent à la fois par une pédagogie active, axée sur des projets concrets, et par une plongée précoce dans le monde de la recherche. « Alors que l’étudiant ne rencontre généralement le laboratoire qu’au niveau master, le CMI va l’y emmener dès le début de son cursus », explique Lamine Boubakar, vice-président délégué à l’ingénierie et aux liens recherche-formation-valorisation à l’UFC.
Se nourrir de l’esprit de la recherche
C’est sur ce point que s’opère le distinguo avec les formations d’ingénieur proposées dans les écoles : « Le CMI se nourrit de l’esprit de la recherche qui fait toute la spécificité de l’université », insiste-t-il. Autre élément distinctif : alors que la plupart des écoles forment des ingénieurs généralistes, le CMI forme au contraire des experts d’un domaine, avec près de la moitié du volume horaire consacré à la spécialisation. « L’idée n’est pas de concurrencer les écoles mais plutôt de créer un nouveau type de profil », ajoute-t-il.
Pendant son séminaire intitulé « Lier formation et recherche pour savoir innover », Yves Lichtenberger, directeur de programme au commissariat général à l’investissement1, a déclaré que « la figure de l’ingénieur est souvent ramenée à rôle de super-technicien contrôleur. Or, celui-ci doit redevenir ingénieux et producteur de changement ». Il a dénoncé l’opposition entre formation générale et professionnelle, entre savoirs théoriques et savoir-faire, qui fracture le système d’enseignement supérieur français. « Nous avons besoin de formations générales professionnalisantes à fort contenu scientifique pour remettre le modèle universitaire au cœur du développement économique », a-t-il affirmé. C’est justement l’objectif des CMI.
Après des discussions sur l'insertion des étudiants dans l'entreprise et sur le renouvellement de la pédagogie, l'assemblée générale s'est conclue sur les projets d'avenir du réseau parmi lesquels figure l'obtention d'un label européen qui valorise la qualité de ces formations.
- Le commissariat général à l'investissement est chargé de la mise en oeuvre du programme d'investissements d'avenir.
Voir les séminaires de Grace Neville et Yves Lichtenberger en vidéo :
http://mescours.univ-fcomte.fr/videos/?video=MEDIA140619081706185
Contact
Lamine Boubakar
Vice-président délégué à l’ingénierie et aux liens recherche-formation-valorisation
03 81 66 60 17
lamine.boubakar@univ-fcomte.fr