Le tour du monde en charentaises
Choisir un produit français à commercialiser à l’international, mener une étude, sélectionner le pays le plus pertinent pour exporter : c’est la mission que des étudiants de licence professionnelle de l’IUT Belfort-Montbéliard ont eu à relever. Certains ont ainsi choisi l'exportation de vêtements de sport en Suisse, de fromage en Pologne… ou de charentaises en Belgique.
Voilà le début du voyage pour quatre étudiantes en licence professionnelle Attaché au développement international des organisations (ADIO) au département Gestion administrative et commerciale des organisations (GACO) de l’IUT de Belfort-Montbéliard. Futures chargées de missions de développement international, collaboratrices d’un service import-export, commerciales ou chargées d’affaires sur les marchés étrangers, Virginie Schernitzauer, Léa Bockenmeyer, Safia Daoua et Sarah Jaeger ont choisi mettre à profit leurs compétences et d’appliquer les connaissances acquises en cours afin de développer un projet décalé mais tout à fait sérieux : promouvoir à l’international Pantoufolies, une marque de charentaises.
Un travail de consultant
Leur mission s’est déroulée sur quatre semaines réparties sur quatre mois de formation. Elle représente tout l’intérêt d’une consultation externe pour un fabriquant ou un commerçant qui souhaite gagner des marchés en dehors des frontières : audit du site web existant et proposition de recommandations, suggestion d'une charte graphique et maquette, étude des moyens de communication. Virginie explique que leur travail « concerne en partie l’image du produit : il est donc primordial de faire des suggestions d’amélioration pour ensuite convertir les visites sur le site en ventes ». Il s’agissait également de prendre en compte la fiscalité afin de pouvoir conseiller les exportateurs.
David Markezic, enseignant en e-commerce et éco-gestion au département GACO de l’IUT et tuteur de leur travail, souligne le professionnalisme des quatre étudiantes : « C’est un projet en adéquation avec ce qui est attendu dans le cadre de la formation, mais c’est un projet ambitieux : elles ont dû mettre en avant leurs compétences puis en découvrir d’autres. Après avoir appréhendé le produit avec précision, la difficulté était de le connaître au niveau national puis de mesurer leurs propositions à l’international en ayant une bonne connaissance des problématiques de l’entreprise, plutôt que d’apposer un schéma préfabriqué. »
Quand faut-il exporter, où, comment ?
Tout au long du projet, en tant que consultantes externes, elles ont eu un rôle pédagogique vis-à-vis de leur commanditaire. « Les mots-clés étaient : travailler ensemble, apporter une solution, expliquer, argumenter », souligne Léa. Les étudiantes ont fait preuve de beaucoup de professionnalisme et d’humour : « La "pantoufle d’or" était décernée à celle qui terminait le mieux ses tâches. Mais la force de notre équipe, souligne Virginie, c’est la complémentarité de nos compétences, de nos connaissances et de nos personnalités. » Léa, lors de son BTS Assistant manager, a fait un stage en Espagne dans le secteur de la chaussure. Avec cette licence pro, Virginie reprend ses études après avoir travaillé dans une agence parisienne de séjours linguistiques. Safia et Sarah ont toutes les deux obtenu un DUT en GACO et étudié un semestre au Canada. À elles quatre, elles conjuguent optimisation du temps, pragmatisme, créativité, sociabilité, et parlent l’anglais, l’espagnol, l’italien et l’allemand.
« La charentaise symbolise un peu la France : il fallait donc cibler les amoureux de la France. Plusieurs pays ont été étudiés pour l’export : en Europe, l’Allemagne et la Belgique, et le Canada pour l’outre-Atlantique », poursuit Sarah. Le choix du pays s'est également fait en fonction du budget.
« La cible, ce sont les 30-50 ans, explique Safia. Le défi est de cibler un public plus jeune, de montrer que la charentaise n’est pas réservée aux personnes âgées. » Il faut donc déterminer tout ce qui se situe autour de la pantoufle et qui apporte un intérêt au produit. D’ailleurs, « ce ne sont pas des pantoufles en feutre mais à semelles vulcanisées [semelles en caoutchouc flexibles, légères et résistantes, N.D.L.R]. Et une fois qu’on les a aux pieds, on ne peut plus les quitter ! ».
Des pantoufles au top sur les réseaux sociaux
La promotion auprès d’un public jeune pouvant difficilement ignorer les nouveaux moyens de communication, les étudiantes ont proposé à l'entreprise d’utiliser les réseaux sociaux pour diffuser des vidéos décalées, présentant par exemple une charentaise « sportive » pour monter à cheval ou jouer au handball, « mais ça peut être dangereux », commente Sarah en riant. Elles ont aussi imaginé des charentaises pour artiste, portées par une ballerine ou par les membres d'un groupe de rock. Ces propositions ont été accueillies avec enthousiasme et adoptées.
Contact
IUT Belfort-Montbéliard
Département GACO – licence pro ADIO
Campus des Portes du Jura à Montbéliard
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