Portrait de Virginie, 42 ans, en reprise d'études
IUT Belfort-Montbéliard

Reprendre ses études après 40 ans

Après vingt ans de carrière en région parisienne, Virginie, 42 ans, s'est installée en province avec mari et enfants et a repris le chemin de la fac afin de trouver un emploi dans le domaine de l’international. Parcours et perspectives de la major de promo 2015 de la licence professionnelle ADIO.

Quel a été votre parcours universitaire et professionnel ?

J’ai obtenu un DUT en communication d’entreprise et publicité à l’IUT Robert Schuman de Strasbourg il y a plus de vingt ans, que j’ai complété par une année en Angleterre, à Cambridge, en tant qu’assistante de langues. J’ai enchaîné rapidement avec un travail dans le domaine de la formation, avant de rejoindre un organisme de séjours linguistiques à Paris où j’ai passé 16 ans en tant que conseillère en formation, puis sur des missions de marketing. J’ai terminé chez Kaplan [agence de séjours linguistiques pour adultes et jeunes professionnels, ndlr] comme responsable de l’agence parisienne et de l’activité en France. Ce poste correspondait bien à mon envie de voyager et à mon goût pour l’international.

Qu’est-ce qui vous a poussée à reprendre vos études ?

Pour des raisons personnelles, ma famille et moi souhaitions quitter la région parisienne et nous avons eu une opportunité à Belfort. C’était difficile pour moi de trouver un emploi dans le même domaine – la formation en langues. J’ai donc effectué un bilan de compétences qui m’a orientée notamment sur la reprise d’études, pour me permettre d'avoir un profil qui correponde mieux au marché de l’emploi. J’ai donc choisi la licence pro Attaché au développement international des organisations, formation très complète et tournée vers le développement international.

Quelles démarches avez-vous effectuées ?

Après le bilan de compétences, j’ai été reçue en entretien par le responsable de la formation. Il fallait ensuite que ma candidature soit retenue. Parallèlement, j’avais contacté le service de la formation continue de l’université qui m’a conseillée et accompagnée. Pôle Emploi m’a également aidée à monter un dossier en collectant les heures sur le budget formation qui m’étaient dues par mon OPCA [organisme paritaire collecteur agréé, ndlr], car au-delà de l’acceptation de ma candidature à cette licence pro, il fallait aussi en trouver le financement. L’administration du département GACO m’a aussi beaucoup aidée dans mes démarches.

La licence pro ADIO est-elle un prolongement de votre parcours professionnel ou une réadaptation au marché de l’emploi ?

Par rapport à mon premier cursus, on est plus du tout sur les mêmes outils : en marketing par exemple, il y a vingt ans, on se servait de livres dont le Mercator. Aujourd’hui, les leviers sont différents : e-commerce, campagnes de référencement… Ce sont des notions que j’avais utilisées dans mon emploi précédent mais en les apprenant sur le terrain. L’aspect théorique est très important. C’est donc une reconversion, car plus de 80 % de la formation abordait des notions nouvelles par rapport à mon parcours, que ce soit en finance, en diagnostic export, en droit ou en fiscalité.

Sur quels projets avez-vous travaillé pendant votre année de licence pro et avant votre stage ?

J'ai travaillé sur Pantoufolies, un site de vente en ligne de chaussons qui se développe en Europe et en Amérique du Nord : notre mission était de réaliser un diagnostic export, un brief sur les campagnes de communication possibles pour attaquer ces marchés, ainsi qu’une étude et des préconisations sur la communication de cette boutique e-commerce en France (référencement naturel et payant, quelques modifications sur le site Internet…). Nous avons œuvré à la mise en place d’un salon international, en particulier l’animation d’un stand sur le Canada dans le cadre de la Semaine internationale organisée à l’IUT.

L’enseignement en licence pro est renforcé par un stage de trois à quatre mois en entreprise. Où avez-vous effectué le vôtre ?

Ayant suivi des modules de logistique internationale, moyens de paiement, gestion des risques financiers, mais aussi tout ce qui concerne l’émission des contrats, l’environnement juridique international et les achats, j’ai effectué mon stage chez General Electric Power Conversion à Belfort, au service achats et approvisionnements. Ma mission principale était de contribuer à l’amélioration du flux des approvisionnements. Après le stage, l’entreprise m’a proposé un contrat de remplacement toujours en cours sur un poste d’approvisionneur, essentiellement dans le domaine du matériel informatique, du matériel de mesure et des automates. J’ai aussi une fonction « achats », poste de consultation qui consiste à proposer les meilleures offres pour les besoins matériels. Ce sont des contrats à dimension internationale, les fournisseurs se trouvant en France et dans le monde entier.

Comment avez-vous vécu cette deuxième période universitaire ?

Étant nouvelle dans la région, la licence pro ADIO m’a permis de rencontrer des personnes avec lesquelles je suis toujours en contact – des étudiants, des enseignants et des intervenants extérieurs. En décembre a eu lieu la journée des anciens de la LP ADIO, une journée pleine de rencontres. La formation est intense, enrichissante et ça oblige à se remettre en question, mais je pense que c’est le principe même d’une reconversion. J’ai choisi une formation qui n’était pas dédiée spécifiquement aux professionnels, je me suis donc retrouvée avec des étudiants dont j’avais plutôt l’âge d’être maman. Je n’ai aucun complexe par rapport à ça. Ça n’a pas forcément été dur de reprendre mes études, dans la mesure où j’avais une très forte volonté de le faire. Mais ça nécessite évidemment beaucoup d’organisation pour pouvoir gérer en parallèle la vie familiale, la recherche d’emploi et les études, d’autant que je repartais presque de zéro. Il a aussi fallu que je réapprenne à apprendre, à apprendre comme une étudiante. Se réorienter, c’est un peu comme de commencer une seconde vie et c’est motivant de ne pas rester dans sa zone de confort. Mais tout ça était réfléchi et ça me correspondait. Je ne l’ai pas subi, je l’ai choisi.

Contact

Secrétariat de la licence pro ADIO
lp-adio-montbeliard@univ-fcomte.fr

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