Les mondialisations du football

Le football est aujourd’hui le sport global par excellence. Le phénomène n’est pas nouveau. Depuis ce qu'une historienne comme Suzanne Berger a nommé « la première mondialisation », c’est-à-dire la seconde moitié du XIX^e siècle, le football est pratiqué sur tous les continents. Toutefois, il s’agit alors davantage de l’expression d’une forme d’« anglobalisation » que d’une passion universellement partagée.

La grande originalité du caractère mondial du football réside toutefois dans la dyarchie qui a présidé à son organisation : la Coupe du monde et la FIFA se sont construites autour des deux pôles souvent antagonistes qu’ont été l'Amérique du Sud et l'Europe. Si ce couple domine toujours la planète football comme l’illustre la Coupe du monde à venir, l’économie-monde du football s’est complexifiée : toujours dominée par l’Europe, elle a aujourd’hui pour périphérie l’Afrique et pour concurrent potentiel, sur le plan économique, l’Asie et notamment ce que l’on peut appeler le « pétro-football ».

Paul Dietschy est professeur d'histoire contemporaine à l'université de Franche-Comté et chercheur au laboratoire des sciences historiques. Spécialisé dans l'histoire du sport et plus particulièrement du football, il est l'auteur de l'ouvrage Histoire du football (2010) et a participé au programme de recherche FREE (Football Research in an Enlarged Europe) financé par le septième programme-cadre de l'Union européenne.