La mémoire des lacs groenlandais

Jusqu’à aujourd’hui l’étude des interactions passées hommes-milieux dans les zones arctiques a fait l’objet de peu d’étude car les populations, longtemps nomades, aujourd’hui sédentaires, avaient un mode de vie peu impactant, basé sur la chasse, la pêche et parfois la semi-domestication d’herbivores sauvages comme le renne. Le réchauffement actuel de l’Arctique est pourtant à l’origine de nouvelles perspectives de développement économique depuis plus d’un siècle.

En 1920, l’agriculture fut par exemple introduite dans le Sud du Groenland sous la forme de l’élevage du mouton. Des agriculteurs s’étaient pourtant déjà aventurés dans ces contrées a priori peu hospitalières, pendant les quelques siècles de l’optimum climatique médiéval. Cette épopée viking constitue un modèle de référence particulièrement adapté pour l’étude des relations entre une communauté humaine et son environnement, de la conquête à l’abandon. Les analyses menées dans le cadre du projet ANR Green Greenland se sont essentiellement attachées à décrire, par le biais d’analyses multi-paramètres de sédiments lacustres, les impacts de l’homme sur la végétation, les sols et les systèmes lacustres sur la période du dernier millénaire.