Formation des enseignants : ce qui devrait changer l’an prochain
Une réforme est engagée. Les IUFM vont disparaître pour être remplacés par des structures aux missions élargies : les ESPE. Les concours et la formation des enseignants seront davantage axés sur la professionnalisation.
Mercredi 23 janvier, le « projet de loi d’orientation et de programmation pour la refondation de l’école de la République » a été examiné en conseil des ministres. Il comporte un volet sur la formation des enseignants qui programme la disparition des actuels Instituts universitaires de formation des maîtres (IUFM) au profit des futures écoles supérieures du professorat de l’éducation (ESPE). Ces nouvelles structures, qui verront le jour au 1er septembre 2013, auront des missions plus larges. A la formation initiale des enseignants du primaire et du secondaire devrait s’ajouter celle des enseignants du supérieur, mais aussi la formation continue, l’enseignement numérique, l’innovation pédagogique et la recherche.
Dès la rentrée 2013, l’accent devrait être mis sur la professionnalisation, à la fois dans la formation des futurs enseignants et dans les modalités des concours.
L’idée maîtresse est celle d’une entrée progressive dans le métier, les étudiants pouvant commencer à s’initier à l’enseignement dès la deuxième année de licence, éventuellement dans le cadre d’emplois d’avenir professeur1, puis se spécialiser en master. A compter de juin 2014, ils pourront passer les concours (CAPES2 & CRPE3) dès la fin de leur première année de master, sans attendre la deuxième comme aujourd’hui. S’ils obtiennent le concours, ils poursuivront leurs études en M2 tout en apprenant leur métier, en alternance, en tant que fonctionnaires stagiaires. S’ils ne l’obtiennent pas ils suivront une nouvelle préparation pendant leur année de M2. Leur formation continue pourra se poursuivre ensuite au moins pendant les deux ou trois années qui suivront, voire ponctuellement pendant le reste de leur carrière, toujours au sein des ESPE.
Autre changement jugé positif : un véritable cadrage national sur le contenu des masters « Métiers de l’enseignement, de l’éducation et de la formation (MEEF)». Un cahier des charges dont on ignore encore la teneur définira des parcours de formation « type » qui devraient garantir aux étudiants de toute la France une certaine homogénéité dans la préparation suivie. On envisage notamment des temps de formation communs entre futurs enseignants de différentes disciplines, voire entre enseignants du primaire et du secondaire, autour de questions didactiques. L’objectif est de replacer l’élève au centre de la discussion.
Les concours, et en particulier les CAPES qui, jusqu’à présent, faisaient la part belle aux connaissances académiques, voient la nature et les coefficients des épreuves modifiés de façon à augmenter la part d’évaluation accordée aux compétences pédagogiques. Ils seront davantage envisagés comme un outil de recrutement pour le ministère et moins comme une validation de savoirs disciplinaires, dans la mesure où celle-ci s’effectue parallèlement dans les masters. Les modalités de passage de l’agrégation restent en revanche inchangées.
Cette nouvelle loi devrait être promulguée fin mai.
- Avec les contrats d’avenir professeur, certains étudiants boursiers peuvent bénéficier de nouvelles bourses de service public et d’une rémunération en exerçant un emploi à temps partiel dans un établissement scolaire.
- Certificat d’aptitude au professorat de l’enseignement du second degré
- Concours de recrutement des professeurs des écoles
Contact
Frédéric Muyard
Porteur du projet pour l'UFC
Vice-président du Conseil des études et de la vie universitaire (CEVU)
frederic. muyard@univ-fcomte.fr