Rencontre avec un leader de l'énergie
Lors de la Semaine de l’industrie, les entreprises proposent au grand public, et notamment aux jeunes et aux demandeurs d'emploi, de (re)découvrir l’industrie et ses métiers. Les étudiants en DUT GEII se sont rendus chez General Electric.
Le Nord Franche-Comté est un bassin industriel riche en entreprises, berceau de grands groupes comme Alstom et Peugeot. Les étudiants du site Techn’hom de l’IUT Belfort-Montbéliard n’ont d’ailleurs qu’à traverser l’avenue Maréchal-Juin pour rencontrer l’un des leaders dans le domaine de l’énergie et des transports, General Electric. Vingt-et-un étudiants en deuxième année du DUT Génie électrique et informatique industrielle (GEII) ont d’ailleurs franchi le pas mi-mars. L'occasion de découvrir les métiers accessibles au sein du centre technologique de GE Power and Water sur le Techn’hom, en charge notamment du développement et du montage des turbines à gaz.
C’est équipés de lunettes de protection et de casques audio que les « volontaires », accompagnés par Christophe Lombard et Isabelle Laforgue, deux de leurs enseignants, ont suivi Nathalie Hugonnet, ingénieure depuis plus de 25 ans chez GE, dans la visite d’un atelier d’assemblage. Avec plus de 300 000 employés à l’international et un chiffre d’affaires de plus de 96 millions d’euros en 2015, GE conçoit et produit des turbines à gaz de 43 à 470 mégawatts en cycle combiné installées partout dans le monde pour la production d’électricité et de chauffage.
Au cœur de la turbine
Une turbine à gaz, késaco ? C’est ce qu’ont découvert les étudiants en GEII, plus habitués aux circuits électroniques qu’à la gestion de l’énergie. Couplées parfois à des sources de production renouvelables, les turbines fonctionnent en compressant le gaz en entrée grâce à des rotors montés en étage et pouvant aller jusqu’à 80 tonnes. En tournant à 3 000 tours/minute, ceux-ci conduisent le gaz ainsi compressé jusqu’à la chambre de combustion où, au contact du combustible, il produit de l’énergie mécanique. Cette dernière est transformée en électricité grâce à un alternateur. La production est double puisque la vapeur produite est également récupérée pour être transformée en énergie pour le chauffage, pour le process industriel ou encore pour l’alimentation électrique classique. La dernière turbine 9HA développée par GE peut par exemple alimenter 700 000 foyers en gardant des niveaux faibles de pollution grâce au développement de technologies renouvelables (comme le Dry Low Nox, qui réduit les émissions de particules toxiques lors de la montée en température du gaz à 1 400 °C).
Après la théorie, la pratique
Les étudiants ont parcouru les ateliers d’assemblage aux gigantesques postes de travail équipés de ponts élévateurs de grandes capacités. Les rotors sont montés à la verticale et ajustés au micron près avant de subir des tests de conformité. La moindre erreur peut être fatale aux techniciens et au matériel. En amont, les ingénieurs travaillent en permanence sur les matériaux, la qualité des revêtements (certaines pièces sont par exemple recouvertes de céramique pour résister aux très hautes températures), les circuits de refroidissement…
Après de nombreuses étapes de montage, d’ajustement et de contrôle qualité, les turbines sont enfin prêtes à rejoindre leur lieu d’installation. Ces déplacements donnent lieu à des convois de grande ampleur, dans la ville de Belfort notamment (les plus gros modèles atteignent plus de 400 tonnes, soit l’équivalent de plus de 700 éléphants), auxquels les habitants sont presque habitués.
Les étudiants, qui seront dans quelques mois potentiellement en prise avec le monde professionnel, ont pu toucher du doigt les valeurs liant les différentes activités du groupe GE : curiosité, ingéniosité, engagement, esprit d’équipe, passion… Des valeurs communes à une grande majorité des entreprises technologiques, à mettre en avant lors de leurs futures candidatures pour un stage ou un emploi.
À l’image de GE, les métiers de l’industrie offrent une grande variété d’opportunités professionnelles – en France mais aussi dans le monde – pour des étudiants en DUT et en licences professionnelles. L'interaction perpétuelle entre formation et immersion professionnelle permet aux étudiants de suivre de près l’évolution technologique de la société. Les industries technologiques prévoient d’embaucher 80 000 à 100 000 personnes par an d’ici 2020, tous niveaux de qualification confondus.
Reste encore un grand chantier dans le domaine de l’industrie : attirer les jeunes filles vers les formations et les métiers du secteur secondaire, domaine où elles restent encore très faiblement représentées (notamment dans le secteur de la production). Une tâche que s’est fixée entre autres la commission parité et égalité des chances de l’IUT Belfort-Montbéliard.
