Qui fréquente les Eurockéennes ?
Un groupe d’étudiants de l’IUT Belfort-Montbéliard a contribué à une enquête sociologique sur le public du fameux festival belfortain. Les 1 294 questionnaires qu'ils ont distribués et les 129 entretiens qu'ils ont menés ont permis aux chercheurs de dresser le profil type des participants.
En 2004 et 2010, les Eurockéennes avaient déjà fait l'objet de recherches dirigées par Emmanuel Negrier, chercheur au Centre d’études politiques de l’Europe latine à Montpellier, et Aurélien Djakouane, enseignant-chercheur à l'université de Paris-Nanterre. L'édition 2017 du festival a fait l'objet du troisième volet de cette étude à la fois qualitative et quantitative portant sur l'évolution des publics et qui a nécessité la contribution de nombreux bénévoles. Des étudiants de l’IUT de Belfort-Montbéliard se sont portés volontaires pour investir le festival et mener l'enquête. Une expérience enrichissante pour des jeunes intéressés par le secteur de l'évènementiel qui représente l'un des débouchés de leurs cursus.
Filières GACO et MOSEL sur la presqu’île
Coachés par Emmanuel Negrier et Stéphane Laurent, responsable de la licence professionnelle MOSEL et chercheur au laboratoire ELLIADD, ils étaient présents pendant les quatre jours de programmation. Apolline, Gaëlle, Justine, Léa, Sakid et Séfa, en DUT GACO1, ont distribué et recueilli pas moins de 1 294 questionnaires, tandis qu'Audrey, Candine, Julia et Manon, en licence professionnelle MOSEL2, ont interrogé les festivaliers, menant 129 entretiens libres d'une vingtaine de minutes, dont 31 après le festival. Les informations ainsi recueillies ont permis de passer au crible l'identité sociologique des festivaliers, les conditions de leur venue, leur perception de l’évènement, leurs pratiques et leurs goûts.
En 2014, le festivalier « type » était une femme, ayant un diplôme supérieur, âgée de 29 ans et originaire de Franche-Comté. En 2017, la proportion d'homme est devenue plus importante (54 %), ce qui peut s'expliquer par l'attrait du rap, un genre plus particulièrement apprécié du public masculin. Toutefois, les nouveaux participants, qui représentent 40 % des festivaliers, sont majoritairement des participantes. L’âge du spectateur moyen continue d’avancer : 29,2 ans. La part des « 41 ans et plus » représentait 18 % du public en 2017 contre 14 % en 2014. Mais celui-ci se renouvelle : l'âge moyen des nouveaux spectateurs est de 26 ans.
Les tendances
Les Eurockéennes attirent majoritairement des Francs-Comtois, mais pas seulement. Si la proportion de Belfortains diminue un peu, le public du Grand Est se maintient globalement à un niveau élevé (54 %). En revanche, la part de spectateurs venus d'autres régions augmente : ils représentent près de 30 % du total en 2017.
Que viennent-ils écouter ? Le rock, l’électro et le rap continuent leur essor pour entrer désormais dans le top trois des genres favoris. L’électro conforte sa deuxième position derrière le rock, indétrônable. Les résultats de cette enquête montrent aussi que les Eurockéennes sont un festival populaire qui fidélise son public, même si celui-ci se renouvelle beaucoup. Les motivations des spectateurs sont toujours les mêmes : le triptyque « fête, musique, ambiance » reste au cœur de l’expérience.
La contribution des étudiants de l'IUT à cette enquête s'inscrit dans le cadre d'un partenariat récent entre les Eurockéennes de Belfort et l’université de Franche-Comté. Depuis plusieurs années déjà, des étudiants en licence professionnelle MOSEL effectuent également, dans le cadre de leur cursus, une enquête similaire sur le festival No Logo à Fraisans, dans le Jura.
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