Du sport de haut niveau, du spectacle et de la boue jusqu'aux caméras

Un circuit de 2,7 km, 320 inscrits dans les sept catégories, plus de 240 bénévoles, 6 000 personnes venues encourager les athlètes et des hectolitres de pluie qui ont détrempé le terrain… Les chiffres qui qualifient l'édition 2016 sont impressionnants, mais incomplets. Il manque ceux d'une équipe discrète mais essentielle de 14 personnes seulement, semi-professionnels et étudiants, toutes investies jusqu'aux genoux et sans lesquelles le public n'aurait pu profiter en direct et à distance des images spectaculaires de ces deux journées d'épreuves. C'est en effet à la cellule vidéo de l'U-Sports, plutôt qu'aux chaînes professionnelles¹, que se sont adressés cette année les organisateurs du championnat, pour filmer l'ensemble des courses.

Cédric Breton, Charline Meuterlos, Lothain Sehier, Maxime Eckentschwiller et les autres ont géré plus d'un kilomètre de câbles déroulés, branchés et connectés, dix caméras, plus de 15 heures de retransmission directe et des kilogrammes de boue rapportés du champ de bataille. Un investissement qui en valait la peine puisque l'audience a été au rendez-vous : plus de 115 000 connexions ont été comptabilisées sur les deux jours, avec des pics de 23 700 internautes.

Défi technique

Pour Lothain², c'était la toute première édition. « C'était grandiose ! Je n'avais jamais tenu de caméra. Bien sûr on a des cours, mais là, on était vraiment dedans et autour. C'était un challenge d'être la seule équipe vidéo sur l'événement ; les milliers de personnes qui s'attendaient à France 3 ont vu nos images. À mon poste, j'avais la responsabilité d'une bonne partie du circuit : il fallait que je tienne la route. J'ai réussi ce jour-là ce que Cédric et l'équipe attendaient de moi, et ça, c'est inoubliable. »

Cédric³, c'est le pilote de cette belle équipe : « Je tiens à associer concrètement les étudiants à ces manifestations. Là, on a eu les conditions extérieures les plus redoutées − vent, froid, pluie, tout ce que craint l'électronique − avec un public très nombreux, une grande boucle à couvrir et bien sûr le direct à maîtriser. Ça veut dire envoyer la bonne image, propre, bien cadrée, à chaque instant. Et puis il faut surmonter tous les pépins en plein direct, être réactifs. On peut parler de défi technique ! C'est un travail d'équipe où la prestation de chacun compte. C'était bon de donner aux étudiants, dans le casque, les chiffres de l'audimat en temps réél pour qu'ils se rendent compte du nombre de personnes qui suivaient nos images, sans compter celles diffusées sur les écrans géants du circuit. »

Enthousiasme partagé

C'était la deuxième participation à l'aventure pour Charline⁴, toujours aussi enthousiaste : « Pour moi, c'est d'abord du plaisir. On arrive à approcher le haut niveau dans une discipline, sans en subir le stress. Filmer un championnat comme celui-là, c'est très impressionnant, à tous les points de vue, mais Cédric nous installe dans un cocon, il n'y a qu'à suivre les conseils. Même s'il est peu médiatisé, c'est fou le nombre de personnes que touche le cyclocross et avec le Franc-Comtois Francis Mourey dans la course, c'était de la folie, une effervescence ! »

Maxime⁵, quant à lui, est arrivé dimanche sur la compétition. Il pratique depuis huit ans une discipline des plus exigeantes, le BMX : « J'ai la passion et l'expérience du terrain comme du milieu. Avoir l'opportunité du direct avec la cellule vidéo, je ne voulais pas rater ça ! C'était aussi aller au-delà de mes compétences et des montages (teasers) que je réalise d'habitude pour le bureau des étudiants. Et puis, même si on était très occupés aux caméras, j'ai pu conforter des relations avec des personnalités de la spécialité. »

Les étudiants ont en effet côtoyé plus de 70 équipes de journalistes professionnels sur les deux jours. Aujourd'hui, tous s'accordent à dire que si l'expérience se présente à nouveau, même pour une autre discipline que le cyclisme, ils seront partants. « C'est du concret, ajoute Cédric, et ils n'ont pas encore conscience de la belle ligne qu'écrira cette expérience sur leur CV. »

1. France Télévision était alors au cœur de tractations avec la Fédération française de cyclisme pour le renouvellement du contrat de diffusion.
2. Lothain Sehier, en licence 3 Management du sport (MS), prépare un master Marketing et management et a pour projet de partir en Erasmus en Irlande l'an prochain.
3. Cédric Breton, responsable de la cellule vidéo de l'U-Sports, dévoue son temps vidéo à la réalisation et à l'enseignement.
4. Charline Meuterlos étudie en master 2 Activités physiques adaptées et santé (APAS).
5. En licence 3 Entraînement sportif (ES), Maxime Eckentschwiller se destine à un master Entraînement, management et ingénierie du sport (EMIS). Il a été élu président du bureau des étudiants (BDE) pour l'année.