homme en blouse devant un microscope
Ludovic Godard
Auteur 
Delphine Gosset

Nouvelles technologies pour l’exploration du vivant

Quel est le point commun entre l’affaire Spanghero, la détection d’OGM par les douaniers et les expertises d’empreintes génétiques pour les cours de justice ? Toutes font appel à des techniques sophistiquées d’analyse de l’ADN. Une nouvelle licence professionnelle permet de se former à ces biotechnologies de pointe.

Dès la rentrée prochaine, un cursus spécialisé en « Méthodologies pour le diagnostic moléculaire et cellulaire » démarrera à l’UFR Sciences et techniques. Cette licence professionnelle permettra aux étudiants détenteurs d’un bac+2 en biologie d’apprendre à maîtriser des technologies pointues dans un domaine d’évolution rapide. « Il y a 10 ans, on séquençait des morceaux d’ADN… Désormais on obtient très rapidement un génome complet. Cela permet par exemple d’identifier très rapidement une souche bactérienne et de définir l’antibiotique efficace sans avoir à utiliser plusieurs tests » explique Michaël Boyer-Guittaut, responsable de la formation. 

Autre exemple : la cytométrie de flux, qui permet d’analyser individuellement près de 10 000 cellules en seulement quelques secondes puis, éventuellement, de les trier. La PCR quantitative en temps réel est, quant à elle, d’une précision telle qu’elle permet de détecter une charge virale infime sur un nombre minimal de cellules1, chose totalement impossible par des moyens classiques. Même les outils de découpage utilisés en histologie2 se sont affinés au point qu’on est maintenant capable, avec la microdissection laser, d’extraire très précisément des cellules tumorales des tissus sains environnants. Autant d’outils complémentaires les uns des autres, qui permettent de construire des chemins d’investigation inédits au cœur de la matière vivante.

Ces possibilités intéressent aussi bien le secteur médical que l’agro-alimentaire, comme le montre la provenance des intervenants extérieurs qui enseignent dans cette licence : laboratoires de recherche et de diagnostic médical, centres hospitaliers, établissement français du sang (EFS), Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (ANSES) et même les douanes, pour la recherche d’OGM.

La structure fédérative de recherche « Ingénierie et biologie cellulaire et tissulaire » (SFR IBCT FED 4234), localisée à Besançon, dispose de ces équipements de pointe. Ses plates-formes technologiques habituellement dédiées à la recherche pourront être utilisées par les étudiants pendant leur formation. Celle-ci sera complétée par des travaux pratiques sur les équipements  du lycée Lumière de Luxeuil-les-bains qui délivre un BTS en biotechnologies et dont les compétences dans ce domaine ont été mises à profit pour construire ce diplôme.

Apprendre à maîtriser et à comprendre le fonctionnement complexe de ces appareils ne suffit pas. Ils génèrent en effet une quantité énorme de données qu’il faut savoir analyser. C’est pourquoi les statistiques, la bioinformatique et leurs logiciels dédiés représentent un volet non-négligeable des enseignements. Des questions plus globales, comme celles des procédures qualité ou de la bioéthique, sont également abordées, afin que les étudiants appréhendent aux mieux les tenants et aboutissants de ces nouvelles technologies.

Ce cursus complet a été conçu, comme toutes les licences professionnelles, pour des débouchés immédiats dans le monde du travail. « Il s’agissait de compléter l’offre de formation en biologie en permettant aux étudiants d’interrompre leur cursus à bac+3 tout en ayant appris un métier », explique Michaël Boyer Guittaut.

Les candidatures sont à déposer avant le 31 mai pour une rentrée en septembre 2013.

Contact

Michaël Boyer-Guittaut et Gilles Despouy
Equipe EA3922 E2SNC
UFR Sciences et techniques
Tél. 03 81 66 69 58
http://sciences.univ-fcomte.fr

Une étudiante devant un cytomètre de flux et deux écrans.

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