Dans les coulisses des BU

Meriem Elahcene, étudiante en Master 2 en Sciences du langage, parcours Analyse du discours, a eu l’occasion d’effectuer un stage de trois mois et demi au sein du Service Commun de la Documentation (SCD), comme chargée d’enquête auprès des publics du réseau de dix BU qui maillent les campus.

« Mon rôle était d’analyser les usages et les services à distance des BU, avec la réalisation de 54 entretiens, complétés par un questionnaire diffusé sur le logiciel d’enquête statistique Lime Survey, qui nous a permis de récolter 1161 réponses en ligne. »

Cette enquête bisannuelle des BU, qui en est à sa 6^ème édition, s’inscrit dans le cadre de la démarche qualité du Service Commun de la Documentation, et de son implication dans le référentiel Services Publics + (SP+) d’amélioration des services aux publics, pour lequel il est accompagné par le service Qualité audit de l’université.

Le travail de stage de terrain, consistant à récolter des données, est associé à leur étude statistique quantitative par l’Observatoire de la Formation et de la Vie Etudiante (OFVE), et à leur valorisation par Radio Campus Besançon.

« Durant ma présence au sein de l’équipe du SCD, j’ai pu découvrir l’envers du décor et l’univers administratif des bibliothèques universitaires, en faisant le tour des BU à Besançon, Belfort, Montbéliard, Vesoul, Lons-le-Saunier, et en participant à différents groupes de travail transversaux (GT SP+, GT communication, GT actions culturelles). Cela a participé à l’enrichissement de ma formation initiale, sur le plan théorique mais aussi pratique, en travaillant avec d’autres structures, comme l’OFVE grâce à qui j’ai pu manipuler le logiciel Lime Survey ; mais aussi Radio Campus, qui m’a donné la parole pour présenter l’enquête, ce qui a été pour moi la révélation de mon attachement au monde radiophonique. »

En tant qu’étudiante en analyse du discours, quels sont les termes récurrents dans les témoignages recueillis, et quels sont les points marquants des BU ?

« Pour les termes récurrents, concernant l’ambiance en BU, j’ai pu observer de multiples termes axiologiques (évaluatifs), notamment les adjectifs « calme » et « bien ».  Cette légitimité énonciative est renforcée par l’ajout du pronom personnel « je, moi » qui manifeste une affirmation de l’opinion exposée. Dans les cas mitigés, comme « c'est un peu compliqué, si c'est complet », on remarquera toujours que les interviewés poursuivent avec la conjonction d’opposition « mais », pour finir leur prise de parole sur une note positive, comme symbolique de soutien et d’encouragement aux initiateurs de l’enquête : « les gens ne respectent pas le calme de la BU mais sinon, à l'intérieur, c'est assez studieux donc ouais, c’est chill moi je dirai ».

Pour les points marquants des BU : cette expérience m’a permis de connaitre les multiples services proposés par le SCD, tel que le Pôle appui à la recherche et à la science ouverte, qui accompagne les doctorants et les chercheurs dans leurs publications, mais aussi les actions solidaires réalisées par les BU et qu’on ignore parfois en tant qu’étudiant : je pourrais citer l’exemple des prêts d’ordinateurs portables, ou des dons de papeterie, vêtements et vaisselle (Troc party, Studio 45…) ; ou encore « Demandez Angela », qui met en sécurité des usagers en cas de harcèlement sexuel. En exposant les services proposés par la BU aux usagers interviewés, la plupart d’entre eux étaient d’ailleurs agréablement surpris de l’engagement des BU à répondre à leurs besoins, cela donnait l’impression qu’ils n’avaient pas mesuré avant tout le travail du personnel. »  

Le mot de la fin ?

« Pour ma part, ce stage a contribué à défaire plusieurs clichés sur les bibliothécaires, car en fréquentant seulement les BU, leur travail me semblait limité au fait d’être à l’accueil, alors qu’il est bien plus complexe que cela.

De plus, faire partie de l’équipe, durant ces derniers mois, m’a offert l’opportunité de rencontrer d’incroyables personnes, aussi bien sur le plan humain que professionnel. J’ai pu côtoyer des employés qui se démènent au quotidien pour apporter un environnement de travail propice à leurs usagers, assorti d’actions culturelles d’ampleur, comme la Learning (Centre) Party participative à laquelle j’ai assisté. »