« Project Area », une préparation à la soutenance de projet
Le département Informatique de l’IUT de Belfort-Montbéliard a consacré une semaine complète à la finalisation des projets tuteurés des étudiants en 2ème année de DUT. Une semaine ponctuée d'animations variées, mêlant les univers "geek", le développement de la confiance en soi et la prise de parole en public.
A l'Université de Franche-Comté, les projets tuteurés sont pour les étudiants en DUT ou en licence professionnelle un premier pas vers l'entreprise, une pré-expérience professionnelle. Ils permettent de préparer la phase de mise en situation professionnelle, à savoir le stage de 2èmeannée.
Un premiers pas vers l’entreprise
Les étudiants en 2ème année de DUT Informatique ont bénéficié d’une semaine supplémentaire pour bien préparer leurs démonstration et soutenance de projet, mais aussi pour réussir à mieux valoriser l'outil informatique qu'ils ont créé et développé. Il s'agissait aussi de prendre le temps nécessaire pour montrer au client, réel ou fictif, comment utiliser cet outil. « Plutôt que de laisser les étudiants en autonomie toute la semaine, explique Karine Deschinkel, cheffe du département Informatique, nous avons mis en place des activités pédagogiques, dont quatre obligatoires, pour que les étudiants se rencontrent et que chaque groupe voit comment les autres développent leurs outils, puis les évaluent. Toutes les salles de cours étaient ouvertes pour leur permettre de travailler dans un esprit "open space", avec un coin détente et jeux. »
Outre les séances de 3 à 4 heures de travail en autonomie pour corriger les derniers bugs techniques, peaufiner le rapport de projet ou la présentation orale, les étudiants pouvaient s’inscrire à des activités collectives pour améliorer leurs projets en s’évaluant entre eux : tests des outils développés, entraînements en vue de la soutenance… Ils pouvaient par exemple participer à une "speed presentation" de leur projet pour en parler le plus facilement possible et en un temps très court, le quatrième jour, en amphi, étant réservé à la répétition générale des soutenances.
Et tout au long de la semaine, l’entraide était au programme. « Ils se sont bien préparés, poursuit Karine Deschinkel. L'équipe enseignante est très satisfaite : il y a eu moins de bugs techniques et de meilleures soutenances, avec une amélioration écrite, orale et technique. »
Cette semaine supplémentaire, qui avait donc pour objectif d’être capable de valoriser l'outil développé, avait parfois aussi pour but, de préparer la transmission du projet au groupe d'étudiants suivants ou de montrer au commanditaire, réel ou fictif, comment utiliser l'outil développé : « car les projets réalisés par les étudiants pour un client, souligne l’enseignante, servent d'outils démonstrateurs, de prototypes. »
Une semaine "no stress"
Pour donner une note plus festive à cette semaine intense de finalisation des projets tuteurés, deux étudiants, Antoine Heitzmann et Aurélien Drey, se sont chargés du planning extra-scolaire : ateliers d’entraide et de conseils, jeu autour de l’algorithmie et de l’intelligence artificielle, activités liées à l’Arduino et à des voitures, jeux de rôles et de société, compétition de jeux vidéo (LoL, CS:GO, Hearthstone, Age of Empire II…), projection de films et séries, soirée pizza !
Au-delà des activités de détente, des ateliers d’expression corporelle et orale pour développer la confiance en soi et en l’autre, ainsi que l’écoute de l’autre, étaient organisés par Corinne Paterlini, enseignante en expression-communication au département Informatique. Pour l'exercice du miroir, par exemple, les étudiants avaient pour consigne de se mettre l'un en face de l'autre et de reproduire le mouvement effectué par l'autre. Ce type d'exercice permet de développer la confiance en soi : être en face de l'autre, c'est être en public. C'est déjà un peu être en représentation : « Il faut avoir conscience de son corps, du corps de l'autre, et réussir à ne pas stresser par rapport à ça. Certains le font très bien naturellement car ils sont très à l'aise, d'autres sont plus timides, plus stressés. Bien sûr, il faut plus d'une heure de pratique pour progresser, mais cet exercice permet de gérer le regard de l'autre. L'exercice du miroir implique aussi de supporter le regard de l'autre, ce qui peut être très dur pour un étudiant. » Mais pas seulement...
Gestion du corps, de l'émotion, du stress, de la respiration, mais aussi de la prise de parole en public et donc capacité à argumenter faisaient l’objet de ces ateliers d’expression. Des exercices oraux, ludiques et convaincants, étaient organisés pour les volontaires : « les étudiants devaient choisir soit de défendre quelque chose de peu glamour – l’un d’eux a par exemple choisi de défendre Windows XP, ce qui pour un informaticien est vraiment très dur! s'amuse l'enseignante ; soit de défendre quelque chose d'absurde, comme une théorie selon laquelle la Terre est creuse ; soit de défendre l'indéfendable, par exemple d'obliger les gens à fumer le plus tôt possible! »
L’imagination et l’argumentation sont deux forces utiles à l'écrit comme à l'oral. Pour enrichir leur capacité à argumenter pendant la soutenance, l’enseignante avait aussi prévu une petite séance de révision sur le thème convaincre / persuader, sur l'utilisation de connecteurs logiques, de chiffres, d'arguments d'autorité, sur l'importance d'être convaincu pour être convaincant et emporter l'adhésion de son auditoire même quand il faut défendre une idée absurde comme dans l'un des exercices préparatoires proposés. D’autant qu’il existe un lien important entre les deux activités : la capacité à argumenter est efficace également dans l'occupation de l'espace et de l'espace sonore.
Si ces exercices avaient pour objectif premier la préparation de la soutenance de projet, les notions et attitudes acquises ou développées (argumentation, respiration, occupation de l'espace), seront également utiles dans le monde professionnel.