Une découverte, une avancée, une preuve, toute nouvelle pièce du puzzle de la science, qu’il s’agisse de médecine, de mathématiques ou d’histoire, passe par une publication scientifique. Un sésame pour le chercheur, qui espère décrocher un papier dans la revue la mieux référencée possible dans son domaine ou à l’international, ce qui d’ailleurs va souvent de pair. La publication valide les résultats de la recherche, témoigne de leur qualité et de leur rigueur scientifique, rejaillit sur ses investigateurs, sur un laboratoire, une université…
Cette étape décisive conditionne aussi le devenir d’un travail de recherche, sa poursuite ou son prolongement sous forme de projet industriel ou de préconisations sociétales. Cependant le cadre très formel qui entourait la publication scientifique jusqu’à ces dix dernières années se voit mis à mal par l’explosion d’internet. Faux articles, informations plagiées, pseudo-journaux, il faut aujourd’hui réussir à démêler le faux du vrai, que l’on soit chercheur, élu ou simplement citoyen.
Organisées à destination des entrepreneurs, des décideurs, des jeunes chercheurs et du grand public, les rencontres du 24 mars prochain à Besançon reviendront sur les différents aspects de la publication scientifique, sur son fonctionnement, ses enjeux et ses dérives, avec le domaine médical pour principale application. La place de la publication scientifique dans le dialogue entre les sciences et la société sera également illustrée à partir de l’exposition « Géographes, à la recherche d’un monde durable », présentée à la Fabrikà sciences.
Cette journée d’information et d’échanges s’appuie sur un programme de recherche mené par Izabella Thomas, chercheuse en linguistique et traitement automatique des langues au Centre de recherches interdisciplinaires et transculturelles (CRIT-Tesnière) de l’université de Franche-Comté, et qui vise à élaborer un logiciel d’aide à la rédaction d’articles scientifiques en anglais, sur la base d’outils linguistiques. « Publier en anglais est aujourd’hui une contrainte incontournable pour la majorité des sciences, si l’on veut espérer avoir une audience à l’international », explique Izabella Thomas. C’est pour aider les chercheurs à utiliser les bons termes et à s’exprimer selon le langage spécifique à leur domaine que se développe le projet SARS (Système d’aide à la rédaction scientifique). Partant de l’analyse de corpus de textes scientifiques, ce projet linguistique soutenu par la Région est mené en collaboration avec des médecins et des chercheurs de l’université, du CHRU de Besançon et de l’EFS Bourgogne-Franche-Comté. Parce qu’en ce domaine plus qu’en tout autre, de la justesse du langage dépend la fiabilité de l’information partagée…
Au micro de Jérémy Querenet, Izabella Thomas nous en dit davantage sur la façon dont le traitement automatique des langues peut répondre aux besoins des chercheurs.