La part bisontine de l'aventure Gaïa
Le lancement du télescope spatial destiné à cartographier la voie lactée a été retransmis en direct de la Fabrikà sciences, en présence de chercheurs franc-comtois qui participent à cette mission.
Céline Reylé, Annie Robin et Jean-Marc Petit, membres de l’OSU THETA1 et de l’institut UTINAM2, sont impliqués dans le programme « Gaia » de l’Agence spatiale européenne (ESA). Gaia est un satellite doté d’un télescope qui va permettre de recueillir des données depuis l’espace, les observations menées depuis la terre étant limitées par la présence de l’atmosphère. Autre grand intérêt de cette sonde : elle va mesurer la distance des étoiles et donc ajouter à leur position sur la voûte céleste une troisième dimension : la profondeur. L’objectif final est de dresser une cartographie précise de la voie lactée
Gaia succède à Hipparcos, lancé en 1989, qui a permis d’étudier 120 000 d’étoiles. On passe aujourd’hui à l’échelle supérieure, avec un télescope capable de mesurer le diamètre d’un cheveu à 1000 km de distance. Les observations concerneront près d’un milliard d’étoiles. Grâce à son spectroscope3, Gaia pourra même obtenir des informations sur leur vitesse. L’extrapolation menée à partir de ces données renseignera les astronomes sur l’évolution de la voie lactée.
Pour que le satellite puisse mener à bien sa mission, il était impératif de le positionner dans une zone dite « point de Lagrange » correspondant à un certain équilibre entre la terre, la lune et le soleil. Il fallait aussi qu’au terme d’un voyage mouvementé de 1,5 millions de kilomètres, les miroirs du télescope, aux réglages ultra-précis, ainsi que les instruments de mesure, restent intacts.
Le moment du lancement, le 19 décembre, depuis la base de Kourou, était donc chargé de suspense. De nombreux collégiens et lycéens ont y pu assister en direct grâce à la retransmission organisée à la Fabrikà sciences5, en compagnie de Jean-Marc Petit et de Céline Reylé.
Pour les chercheurs d’UTINAM impliqués dans cette mission, ce jour marquait l’aboutissement d’une dizaine d’années de travail. En collaboration avec Eric Grux, ingénieur informaticien à l’Observatoire, ils ont élaboré un modèle de l’univers qui anticipe le résultat des observations de Gaia. Les « fausses données » fabriquées grâce à ce modèle étaient nécessaires au développement et au test des programmes de traitement de données et de télémétrie du satellite. Ils ont également développé des logiciels de détection des petits corps du système solaire.
Maintenant que lancement et le positionnement de cette sonde se sont déroulés sans encombre, ils sont chargés de vérifier la validité des informations qu’elle va envoyer sur terre. Ils en extrairont également les données utiles à leurs propres travaux, à l’instar de tous les membres de la communauté scientifiques internationale qui vont y avoir accès. Encore deux décennies de travail en perspective.
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Céline Reylé
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