Paul Claudel et le latin

Paul Claudel et le latin

Jean-François POISSON-GUEFFIER

La profusion de fragments latins dans l’œuvre de Claudel est éminemment liée à sa lecture de la Vulgate. Le latin de saint Jérôme colore chaque page de son œuvre, établissant un dialogue serré, un « corps à corps » avec l’écriture du poète. Cela étant, l’influence déterminante de la Vulgate voile la pluralité des latins auxquels il puise (classique, théologique, biblique, décadent et médiolatin) et plus encore des formes que revêt la langue dans son écriture : latin macaronique et latinismes en élargissent les frontières, montrant que ces latins ne forment pas seulement la langue de prédilection d’un poète empreint de mysticisme, mais relèvent d’affinités électives et plurielles, entre immuabilité du dogme et dynamisme de la parole vive.