Pouvez-vous nous indiquer comment ce projet est né ?
Margaret Keneman : La pandémie mondiale liée à la COVID-19 a très fortement limité les échanges internationaux et les études à l’étranger. Cette mobilité est pourtant primordiale pour les étudiants, il était donc nécessaire de développer de nouvelles formes de partenariat et des façons innovantes pour que les étudiants puissent maintenir un dialogue et des échanges à travers leur discipline.
Florian Chapey : Comme pour la plupart des formations à l’université de Franche-Comté, les enseignements en langues au CLA ont dû s’organiser très rapidement à distance depuis le printemps 2020. L’immersion linguistique et culturelle étant au cœur de l’apprentissage, nous avons fait le choix d’adapter nos pratiques et nos activités à un nouvel environnement virtuel pour répondre aux besoins des étudiants et lutter contre l’isolement. C’est donc dans ce contexte inédit, mais également stimulant, que nous avons entrepris avec Margaret la construction de ce projet d’échanges virtuels.
Concrètement, quelles actions avez-vous menées ?
Florian Chapey : Les modalités d’enseignement et d’intervention à distance ayant été facilitées, nous avons tout d’abord imaginé un cycle de conférences virtuelles à destination des étudiants américains prolongeant ainsi le cours de linguistique de dernière année de licence au département d'études françaises et francophones de l’Université de Charleston.
Margaret Keneman : Les conférences animées par Régine Llorca1, Inka Wissner2 et Laurence Consalvi3 du CLA ont été fortement appréciées de nos étudiants ! Tanner Myers, l'un de nos étudiants nous a indiqué que ces conférences lui avaient beaucoup appris sur la diversité de la langue française, sur les intonations, le rythme et surtout sur la culture française.
Florian Chapey : En parallèle, les étudiants américains ont participé à un dispositif de "Tandems linguistiques virtuels" organisé par le service des activités culturelles du CLA tout au long du semestre avec des étudiants français. Entre septembre et décembre 2020, ce sont 17 tandems qui ont ainsi pu être réalisés ! Les échanges à distance ont débuté par une relation asynchrone par chat dans leur langue respective, puis par échanges de petites vidéos enregistrées (en français ou en anglais) pour ensuite donner lieu à des rendez-vous synchrones en visioconférence.
Margaret Keneman : L’alternance des cours et des rencontres virtuelles avec leurs partenaires de tandem a permis aux étudiants de vivre la réalité du français et de l’anglais et d’appréhender, bien souvent, les notions abordées en cours. Afin que le projet trouve également sa place dans le cadre du cours de français ici à l’Université de Charleston, nous avons souhaité avec Florian que cette expérience puisse faire réfléchir les étudiants américains aux compétences qu’ils avaient pu mobiliser ou développer lors de ces échanges. Ils ont donc été amenés à réaliser une capsule vidéo sous la forme d’un témoignage en guise d’évaluation finale du semestre.