Visite ministérielle à l'université

La dernière visite d’un ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à Besançon datait de 1984. C’est dire si la venue de Najat Vallaud-Belkacem, le 29 septembre, en réponse à l’invitation de Jacques Bahi, président de l’UFC, était symbolique. L’évènement a pris d’autant plus d’ampleur que le Premier ministre Manuel Valls et la secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche Geneviève Fioraso se sont joints au déplacement à l’occasion de la rentrée universitaire. « Un honneur pour une université de taille moyenne qui peut être fière de ses activités », selon Jacques Bahi, et l’occasion d’attirer l’attention du ministère sur les spécificités de l’établissement, pour montrer à quel point celui-ci « innove et s’inscrit dans une dynamique de projet ».

Après la visite d’une chambre de la cité universitaire Canot, les trois ministres ont pu s’entretenir de manière relativement informelle et détendue avec un panel d’étudiants. Premier sujet abordé au cours de cette table ronde : l’insertion professionnelle, un domaine dans lequel l’université s’est distinguée par son engagement¹, d’une part en traduisant tous ses diplômes en compétences lisibles pour les employeurs², d’autre part en interprétant de manière originale le cadre européen du supplément au diplôme³. Elle est en effet la seule à avoir appliqué cette directive en mettant en place un dispositif poussé pour permettre aux étudiants de valoriser les expériences extra-universitaires acquises au cours de leur cursus (engagement associatif, sport de haut niveau, entrepreneuriat…). C’est ce dispositif qui a été présenté aux ministres.

La parole a également été donnée aux étudiants étrangers venus à l’UFC dans le cadre de différents programmes d’échanges. Certains y sont venus via le CLA, d’autres se sont dit attirés par une offre de formation particulière, comme cet étudiant bolivien venu suivre un master en psychologie cognitive et neuropsychologie. Beaucoup ont souligné la qualité de la vie étudiante à Besançon et le fait qu’ils n’auraient peut-être pas pu suivre leurs études dans d’aussi bonnes conditions matérielles dans une mégalopole.

Cette visite a eu lieu à l’occasion d’un anniversaire : celui de FEMTO-ST⁴, le plus grand institut de recherche français dans le domaine des sciences pour l’ingénieur, créé il y a 10 ans. Les ministres ont pu visiter la salle blanche⁵ située sur la technopole TEMIS et y rencontrer des chercheurs et des doctorants. L’accent a été mis sur la qualité des recherches, avec des personnalités qui ont été récompensées par le CNRS au cours des dernières années⁶, mais aussi sur les applications et l'impact socioéconomique de ces travaux. FEMTO se distingue en effet par les relations étroites qu’il entretient avec les entreprises et la création de nombreuses start-up. « FEMTO est un exemple parmi d’autres. Beaucoup de nos laboratoires prouvent que la Franche-Comté peut être le berceau de l’innovation et de l’excellence scientifique », souligne Jacques Bahi.

Au cours de son discours prononcé à TEMIS, le Premier ministre a annoncé le lancement d’un nouveau programme d’investissements d’avenir avec 3,1 milliards d’euros pour l’enseignement supérieur et la recherche distribués sous forme d’appels à projets. L’université va candidater sur l’un de ces programmes dans le cadre de l’UBFC, Communauté d’universités et d’établissements (COMUE) Bourgogne-Franche-Comté.

1. Elle se classe 10^e parmi les universités françaises dans ce domaine selon une enquête ministérielle de 2013.
2. Il s’agit de l’inscription des diplômes au registre national des certifications professionnelles (RNCP).
3. Le supplément au diplôme, parfois appelé « annexe descriptive », est un document officiel qui donne une information précise et claire sur le contenu et la valeur d’un diplôme donné. En décrivant sous une forme standardisée l’ensemble des connaissances et compétences acquises pendant le cursus, il permet de mieux faire comprendre ses contenus auprès des recruteurs et des universités étrangères. L’UFC est l’une des 5 universités européennes à avoir obtenu le label européen sur ce sujet.
4. FEMTO-ST : Franche-Comté Électronique, mécanique, thermique et optique – Sciences et technologies

5. Une salle blanche est un environnement dédié à la fabrication d’objets de très petite taille où la concentration en particules est contrôlée. Quand on travaille à l'échelle du micromètre ou du nanomètre, la moindre poussière déposée accidentellement sur une surface génère un défaut.

6. Sarah Benchabane, médaille de bronze du CNRS en 2012, et John Dudley, médaille d'argent du CNRS en 2013 ont présenté respectivement leurs travaux sur les cristaux phononiques et l'année internationale de la lumière.