Une page d'histoire des sciences qui se tourne
Pendant une soixantaine d'années, étudiants, enseignants et chercheurs ont travaillé dans un bâtiment situé au centre du Jardin botanique, à Besançon. Devenu vétuste, celui-ci a été progressivement abandonné mais il abrite encore quelques curiosités et autres traces de ses activités.
Visite des locaux avant que leurs portes ne se referment définitivement.
Le bâtiment est situé place Leclerc, à Besançon, au sein du Jardin botanique de la ville et de l'université.
Il a été construit pour les besoins de l'enseignement et inauguré en 1956.
On y étudiait la biologie animale…
… et végétale.
De nombreux étudiants se sont succédé sur les bancs de cet amphithéâtre. Selon les périodes de l'année, les locaux en accueillaient entre 40 et 200, principalement dans les filières biologie et psychologie.
Si certaines salles de cours ont été rénovées…
… d'autres, au contraire, n'ont pas changé depuis les années 1960 car le projet de déménagement existait déjà il y a plusieurs dizaines d'années.
On y trouve encore du mobilier et du matériel pédagogique anciens…
… comme cette maquette de fœtus avec son placenta utilisée pour des cours d'embryologie.
Autre dispositif pédagogique : ces rhizotrons dans lesquels on reconstitue les différentes couches du sol pour comprendre la façon dont les racines s'y développent.
Grâce à cette ancienne couveuse, les étudiants pouvaient observer le développement des poussins à différents stades.
Les étudiants en pharmacie venaient aussi dans ces locaux pour constituer leurs herbiers.
Dans cette salle avaient lieu les travaux pratiques de physiologie végétale. On distingue dans le fond à droite une ancienne hotte aspirante en bois, à côté de sa voisine plus récente. L'appareil bleu sur la gauche servait à réaliser des dosages d'azote.
Cette pièce était dédiée aux travaux pratiques de psychophysiologie où les étudiants s'essayaient à l'électro-encéphalogramme, à l'étude de la réponse électrodermale (comme dans les détecteurs de mensonge) et du temps de réaction.
Le bâtiment hébergeait également plusieurs laboratoires dont celui de neurosciences comportementales et cognitives et certaines équipes du laboratoire Chrono-environnement.
On y trouve des armoires remplies d'échantillons de sols que les chercheurs ont ramené de leurs voyages aux quatre coins de la planète pour étudier la contamination par la pollution.
Cet appareil est un cryomicrotome : il servait à réaliser des coupes d'organes (de cerveau de rongeur entre autres) après congélation, pour les observer ensuite au microscope.
Le bâtiment était doté d'une animalerie. Les rongeurs servaient notamment à l'expérimentation en neurosciences.
La circulation y était réglementée. Dans ce sas, les expérimentateurs enfilaient blouse et surchaussures.
Autrefois, les paillasses et les bureaux n'étaient pas séparés, ce qui avait des côtés pratiques mais est devenu impensable avec les normes de sécurité actuelles.
Sur le mur de cet ancien bureau, quelques traces de la vie de labo.
Le déménagement s'effectue progressivement depuis trois ans. Le bâtiment sera définitivement abandonné fin juin.
Les cours qui se déroulaient place Leclerc se tiendront désormais sur le campus de la Bouloie. Les chercheurs ont réinstallé leur matériel dans les locaux de la faculté des sciences et de celle de médecine.