Thomas Jullien, médaille de bronze aux Olympiades des métiers
Vainqueur de l’étape régionale au printemps 2016, Thomas Jullien, diplômé du DUT Réseaux et télécommunications (RT) en alternance à l’IUT de Belfort-Montbéliard, a remporté en mars la médaille de bronze à la finale nationale des 44e Olympiades des métiers, dans le domaine « administration des systèmes et des réseaux informatiques ».
L’idée d’une compétition internationale des métiers sur le mode olympique a vu le jour en 1946 en Espagne, notamment pour faire face à une pénurie d’ouvriers spécialisés et mettre en place un système de formation professionnelle efficace. Le Portugal, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, la France, le Maroc et la Suisse s’engagent dans le concept. Les premières Olympiades des métiers sont organisées en Espagne en 1950, la France présentant sa première équipe quatre ans plus tard. Les candidats sont étudiants ou jeunes diplômés, salariés ou en recherche d’emploi, ont moins de 23 ans (Thomas Jullien en a 21) et sont tous passionnés. Pendant cette compétition de haut niveau reconnue à l’échelle internationale, les participants doivent rivaliser par leur talent et leurs compétences.
De la pâtisserie à la taille de pierre, de la chaudronnerie à la sommellerie, en passant par le webdesign et l’administration des systèmes et des réseaux informatiques, les Olympiades 2017 ont vu 630 candidats de 14 régions s’affronter dans 61 métiers regroupés en 8 catégories : alimentation, services, technologies de l'information et de la communication, végétal, automobile, industrie, bâtiment et travaux publics, maintenance. « Les métiers que vous développez sont à la fois l’intelligence du geste et le geste de l’intelligence », a souligné Alain Rousset, président de la Région Nouvelle-Aquitaine, lors de la finale nationale qui se tenait à Bordeaux du 9 au 11 mars.
Se préparer à trois jours de compétition
C’est Jean-Michel Bouillet, enseignant en réseaux et télécoms au département RT de l'IUT, qui a encouragé Thomas à se présenter aux épreuves régionales des Olympiades dans le domaine « administrateur des systèmes et des réseaux ». L’étape régionale était composée de deux sujets. L’un portait sur les systèmes (configurer des services sur des machines équipées de Windows ou Linux) ; l’autre sur Cisco, constructeur de l’équipement réseau leader sur le marché, (configurer un réseau avec des routeurs et plusieurs équipements réseaux à l’intérieur). « Les Olympiades ont lieu tous les deux ans, indique Jean-Michel Bouillet. Lors de l’édition régionale précédente, notre équipe était arrivée en 2e et 3e positions. Cette fois, nous nous étions qualifiés pour la finale nationale, c'était formidable ! »
Médaille d’or de Bourgogne-Franche-Comté, Thomas, diplômé du DUT en 2016 et désormais en 3e année (toujours en alternance) à l’INSA de Lyon, a donc représenté la région pour le métier d’administrateur réseaux et systèmes lors de la finale. C’est une compétition de « jeunes passionnés par leur métier ; d’ailleurs beaucoup ont fait de l’apprentissage », précise Thomas, qui était face à d’autres étudiants de DUT, de BTS ou d'écoles d’ingénieurs.
Pour la finale, chaque candidat régional reçoit l’aide d’un coach choisi par la région pour le suivre dans ses entraînements et l’accompagner sur le lieu de la compétition. Thomas était aidé d’Eliott Métra, ancien participant des Olympiades pour la région Bourgogne il y a quatre ans. Pour encadrer cet ensemble, on fait appel un expert du métier : il a entre autres missions la conception les sujets. Cet expert, les candidats régionaux lauréats l’ont rencontré à l’automne 2016 lors d’un séminaire à Paris. L’occasion aussi de faire la connaissance de ses futurs adversaires… « mais on n’était en concurrence que le jour même de la compétition, tempère Thomas, le séminaire, c’était une rencontre conviviale, il y avait une très bonne ambiance ». Les sujets de la finale ont été distribués, sujets qui seront 30 % différents le jour de la compétition. Sorte de supports, ils permettent de donner aux candidats un aperçu de ce qui sera demandé, mais aussi de s'exercer afin d'en maîtriser les différents points. Pour l’entraînement de fin septembre à début mars, Thomas s’est mis « dans des conditions de compétition : mêmes installations physiques que celles de la finale ».
Viser l'excellence
Le sujet des épreuves nationales était composé de trois parties : Windows, Linux et réseau. Pendant les quinze heures de compétition (cinq heures par partie), Thomas a fait appel aux connaissances et compétences acquises pendant son DUT RT, notamment en TD avec Jean-Michel Bouillet. « Cinq heures, ça passe en fait très vite ! se souvient le candidat. J’étais très concentré, les yeux rivés sur mon écran, à fond dans l'épreuve. C’était ma première compétition, une ambiance nouvelle pour moi. La pression était vraiment intense, j’étais très stressé, ce qui impactait mon sommeil, mais le stress me maintenait debout. J’étais déconnecté de tout pendant trois jours, sans compter les cérémonies d’ouverture et de clôture… J’ai adoré, c’était une superbe expérience ! »
Dès qu’il a eu les résultats, il les a transmis à son ancien enseignant de l’IUT. « J'étais très fier de rapporter cette médaille, un peu au nom du département RT, car c’est là que j’ai été formé. C’est donc un peu grâce à eux que j’y suis arrivé. » Quant à Jean-Michel Bouillet, lorsque Thomas lui a annoncé la nouvelle, il s’est senti particulièrement fier du parcours de son étudiant : « Par notre participation, je veux montrer les capacités de nos étudiants dans leur domaine technologique, en sachant qu'ils ne sont pas spécialement préparés pour l'évènement. Ils travaillent sur l'ensemble des prérequis lors de leur formation, et je me limite à exacerber leurs capacités d'analyse et leur réactivité à trouver une solution sur un problème donné. »
L’ultime étape, internationale, aura lieu en octobre à Abu Dhabi (Émirats arabes unis). C’est Aurélien Bruno, des Hauts-de-France, qui représentera la France pour le métier d’administrateur des systèmes et des réseaux informatiques. Et si les Olympiades des métiers visent à favoriser l’orientation vers la formation promotionnelle et à promouvoir les métiers, pour Thomas Jullien, elles servent aussi à transmettre un message : « La société doit faire confiance à la jeunesse, c’est l’avenir. Et ce n’est pas parce qu’on est jeune, parfois insouciant, qu’on ne peut pas être passionné par son métier. On mérite de la confiance par la passion et le sérieux qu’on y met. L’esprit des Olympiades, c’est aussi un magnifique esprit d’équipe partagé par tous les candidats. »