Vue d'une centrale à charbon
David Jolley
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La co-combustion de bois dans les centrales charbon aux États-Unis

Vincent Bertrand, économiste, a publié une étude relative à l'usage de la co-combustion dans les centrales charbon aux États-Unis. Il montre que l'argument climatique pourrait être un prétexte à la prolongation de l'usage du charbon.

Depuis 2014 et les premières annonces faites par l'administration Obama au sujet du Clean Power Plan, la co-combustion de biomase dans les centrales charbon a retenu l'attention des industriels et décideurs aux États-Unis. Cette solution permet de réduire à moindre coût le contenu en carbone de l'électricité, en utilisant des centrales charbon existantes, sans investissements supplémentaires. La co-combustion offre une source fiable d'électricité d'origine partiellement renouvelable.

Paradoxalement, l’intérêt pour cette stratégie perdure sous l’administration Trump, en dépit de l’hostilité affichée vis-à-vis des politiques climatiques. « Cela s’explique par l’impact positif de la co-combustion en termes d’emplois dans les industries du charbon et de l’exploitation forestière. Un livre blanc publié récemment aux États-Unis propose au Président Trump de mettre en place des politiques pour stimuler la co-combustion afin de soutenir les industries du charbon et de l’exploitation forestière, en crise depuis la révolution du gaz de schiste et le déclin constant de la demande de papier », explique Vincent Bertrand, enseignant-chercheur à l'UFR STGI.

La réduction des émissions de CO2 induite ne serait alors qu’un coproduit dont l’intérêt résiderait dans la possibilité de pouvoir éventuellement revenir à une politique climatique plus ambitieuse pour les États-Unis dans le futur. Cette stratégie n’est cependant pas sans risque pour le climat à long terme, si les mesures adoptées conduisent à l’éviction par le charbon de technologies non-carbonées et renouvelables. « De façon générale, toute politique visant à promouvoir de manière spécifique la co-combustion comporte le risque de pénaliser les technologies non-carbonées et d'accroître les émissions de CO2 à long terme. Des études récentes montrent que ce risque existe en Europe », ajoute l'économiste.

Source : La co-combustion de bois dans les centrales charbon aux États-Unis : un moyen détourné de prolonger l'usage du charbon ? par Vincent Bertrand.

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