Etudiants en cellule de crise
Département GEA - IUT Besançon-Vesoul
Auteur 
Alice Amineau

Gestion de crise : les étudiants en GEA sous pression

Les 27, 28 et 29 mars derniers, les étudiants de deuxième année du département Gestion des entreprises et des administrations ont participé à un exercice de gestion de crise plus vrai que nature.

Une explosion dans une usine de boulangerie industrielle, une cargaison de chlore qui se déverse dans un cours d'eau, ou encore une rupture de canalisation d'eau dans une fonderie. Voilà des scénarios qui font froid dans le dos! Ce sont pourtant ceux auxquels ont été fictivement confrontés les 110 étudiants de deuxième année du département GEA. Chaque jour, cinq groupes de 6 à 7 étudiants se sont prêtés au jeu en se glissant dans la peau d'employés d'une entreprise fictive devant faire face à une crise majeure. Si le scénario a changé chaque jour afin que les étudiants ne puissent pas se donner d'informations durant la nuit, l'organisation était la même : dans chaque groupe, les étudiants se sont répartis les rôles de chargés d'information, de secrétaires et de chargés de communication. Ils ont également désigné parmi eux un leader dont la mission était de diriger le groupe, de donner l'impulsion et les ordres.

Un exercice déstabilisant et minuté

Une fois le sujet de la crise énoncé, les étudiants se sont retrouvés en totale autonomie : charge à eux de prendre les décisions pour gérer au mieux cette crise durant les 10 heures qu'a duré l'exercice. Mais c'était sans compter les informations transmises par le QG tout au long de la journée. En effet, chaque groupe avait un référent, un enseignant du département jouant le rôle de la direction générale de l'entreprise, qui avait pour mission de distiler au compte gouttes des informations faisant évoluer la situation. Car si les étudiants sont allés de surprise en surprise, le scénario était lui préparé et minuté.

C'est Bruno Migeot, consultant formateur spécialiste de la gestion de crise, qui a conçu ces exercices.  Chaque détail compte car si les étudiants ont été parfois surpris par la tournure prise par leur crise, ils n'en étaient pas moins pleins de ressources et il fallait pouvoir répondre à leurs nombreuses questions. C'est cette précision du scénario qui a permis aux étudiants de s'immerger complètement dans l'exercice, de prendre des décisions et de faire preuve d'initiative.

Si l'écriture des scénarios demande un travail considérable, l'engagement et l'implication de l'équipe pédagogique est l'autre clé du succès de cet exercice. En effet, comme le souligne Thibault Ruat, enseignant au département GEA et pilote du projet, c'est l'ensemble de l'équipe qui est mobilisée pour garantir le bon déroulement de l'exercice. Ils sont une trentaine à assurer les rôles d'encadrement des groupes, d'observateur durant la journée, de journalistes durant les conférences de presse mais aussi la logistique permettant aux étudiants de travailler dans des conditions optimales.

Sortir de sa zone de confort

Après de nombreux rebondissements, l'exercice s'est à chaque fois terminé par une conférence de presse. Un exercice difficile pour ces étudiants non-spécialistes en communication et fatigués par une journée chargée en stress. Il leur a pourtant fallu répondre aux questions des journalistes, parfois pointues et déstabilisantes.

Le débrief de Bruno Migeot en fin de journée a fait comprendre à ces étudiants tout l'intérêt de l'exercice : "Le but est de les sortir de leur zone de confort. Durant cet exercice, on évalue plus la forme que le fond car il n'y a pas de solution miracle pour se sortir d'une crise. En revanche, ils ont pu tester leur résistance au stress et aux situations inconfortables. Si on leur souhaite bien évidemment de ne jamais connaître dans leur vie professionnelle le type de crise qu'ils ont eu à gérer aujourd'hui, ils seront confrontés un jour ou l'autre, et plus vite qu'ils ne l'imaginent, à une situation déstabilisante, où on ira les tester sur des choses qu'ils maîtrisent plus ou moins, comme lors d'un entretien d'embauche. En cela, c'est une vraie chance pour eux de participer à ce type d'exercice et une expérience unique à valoriser sur leur CV."

Au vu des sourires fatigués de certains et de l'air soulagé des autres lorsque la fin de l'exercice a sonné à 17h30, on peut parier qu'en effet, le souvenir de ces journées les suivra longtemps.

Contact

Thibault Ruat
Enseignant département GEA
thibault.ruat@univ-fcomte.fr