Un arbre à palabres sur le campus

« En Afrique, tout le monde se dit bonjour. Ici, les mœurs sont différentes et on a vite l’impression de ne pas être le bienvenu », remarque Julien Nihoua Zoh, étudiant ivoirien installé à Besançon depuis quelques mois. Tracasseries administratives, difficultés d’intégration, mal du pays… L’adaptation des étudiants internationaux n’est pas toujours facile. Il n’est pas rare qu’ils subissent une grosse baisse de moral quelques temps après leur arrivée.

Régulièrement confronté à des étudiants en difficulté, Jean Guenot, infirmier au service universitaire de médecine préventive et de promotion de la santé (SUMPPS-Campus santé), a souhaité mettre en place une sorte de groupe de parole pour les aider à recouvrer leur bien-être. Il a donné une forme originale à son idée en reprenant le modèle de l’arbre à palabres qui existe encore dans certains villages africains. Une façon de retrouver certains repères culturels, de recréer une communauté. « On retrouve les valeurs de l’Afrique, l’entraide, la solidarité, la tradition orale », explique-t-il. « Le premier médicament donné par le médecin, c'est la parole », renchérit Dahbadaba, étudiant en art.

Des rendez-vous mensuels sont fixés pour que ceux qui viennent d’arriver puissent rencontrer ceux qui sont déjà installés, parler de leurs difficultés et faire face au choc culturel en évitant la déprime. L’idée a reçu un écho favorable et un petit groupe d’une trentaine de personnes d’origines diverses s’est rapidement constitué. S’ils répondent avant tout à un besoin exprimé par les étudiants d’Afrique sub-saharienne, ces rendez-vous sont bien évidemment ouverts à tous les jeunes du campus qui fréquentent le Crous, qu’ils soient inscrits à l'institut supérieur des beaux-arts de Besançon/Franche-Comté (ISBA) ou à l’université.

L’arbre à palabres a été matérialisé sous la forme d’une œuvre réalisée par deux étudiants internationaux : Gina Ycossié et Tiene Vanly. Il a été installé dans la cafétéria du restaurant universitaire Lumière, sur le campus de la Bouloie, à Besançon. Son inauguration a eu lieu le 31 mars, en présence de représentants du Crous et du SUMPPS-Campus santé de l’UFC, partenaires dans cette initiative jugée « salutaire » par les étudiants présents.

Ecoutez Jean Guenot parler de son projet au micro de Radio Campus.