Une soirée d'exploration des mondes scientifiques
Nocturne inhabituelle, le 27 septembre, à l’hôpital Saint Jacques. Dans une ambiance énigmatique, des chercheurs initient le public aux mystères de la découverte.
C’est la 8ème « Nuit des chercheurs ». La cour d’honneur de l’hôpital Saint Jacques a revêtu une apparence singulière. L’obscurité, la fumée mêlée aux lumières colorées et l’ambiance sonore créent une atmosphère étrange qui attise la curiosité.
Chaque îlot éclairé invite le badaud à découvrir un monde scientifique inconnu. On choisit de voyager dans les contrées nordiques ou dans un passé virtuel. On transite sur des terres microscopiques. On s’envole vers des cieux lointains. On ira jusqu’à l’infini... au sens mathématique, s’entend.
Un attroupement s’est formé autour de deux chercheurs qui, au centre d’un décor d’icebergs et de pingouins, commentent les vidéos de leurs expéditions sur le terrain. Nous sommes au Spitzberg, une île norvégienne dont le glacier permet aux géographes du laboratoire ThéMA d’analyser l’impact du réchauffement climatique.
Juste à côté, des visiteurs confortablement installés sur des chaises longues contemplent des images astronomiques spectaculaires projetées sur la toile d’un auvent reconverti en écran. Céline Reylé, directrice de l’Observatoire, annonce aux visiteurs le décollage prochain de la sonde Gaïa auquel son équipe va participer. Rendez-vous est pris pour le 20 novembre avec le public qui souhaitera y assister.
Les doctorant(e)s du laboratoire de mathématiques de Besançon ont habillé une partie de la cour avec un ruban géant qui énumère les chiffres du nombre Pi. Des images fractales colorées attirent le regard vers leur stand où de multiples playmobils installés dans un hôtel permettent de saisir les notions d’opération sur l’infini, entre autres arcanes mathématiques.
Un peu plus loin, Jenny Knapp, post-doctorante au laboratoire Chrono-environnement, explique, bonbons et peluches à l’appui, le cycle de la « maladie du renard », ou échinococcose alvéolaire, présente dans la région. Trois doctorants de la même équipe proposent aux visiteurs de plonger dans le monde des moisissures qu’ils étudient pour déterminer leurs responsabilités dans le développement de certaines maladies.
La foule est rassemblée autour d’un module pédagogique en forme de cellule géante. Elle écoute avec attention Guillaume Kuntz, animateur au Pavillon des sciences, en expliquer le fonctionnement et la façon dont le système immunitaire détecte et stoppe l’évolution de tumeurs cancéreuses naissantes.
Un père soulève son enfant pour lui permette d’atteindre un microscope afin d’observer des bactéries. Médecins et infirmiers du Centre régional hospitalier universitaire (CHRU) leur montrent comment on réalise des cultures sur lesquelles on teste l’efficacité des antibiotiques.
En face se tient une démonstration de micro-robots de toutes sortes. Certains serviront à manipuler et assembler des micro-systèmes, d’autres à caractériser l’ADN… Sur ce stand tenu par l’institut FEMTO-ST, on découvre aussi les fameux matériaux dits « à mémoire de forme ».
Retour dans la coursive où les chercheurs de l’ISTA exposent leurs investigations du passé. En toile de fond défilent des reconstitutions en images de synthèses de constructions anciennes réalisées sur la base des vestiges archéologiques.
Les visiteurs, curieux, regardent, interrogent et font la queue pour visiter l’ancienne apothicairerie ou le musée d’anesthésie. Ils sont également nombreux à participer au jeu de piste. Le principe ? Un scientifique a annoncé avoir réussi à réaliser une cape d’invisibilité, avant de disparaître… Une façon ludique de s’interroger sur l’erreur en science.
Cette édition enthousiasmante de la nuit des chercheurs aura intéressé près de 2000 participants.