Oser l'expérience
La Nuit européenne des chercheurs a permis aux curieux de venir s'essayer à la science et à l'expérimentation dans une ambiance ludique.
Cette neuvième édition de la Nuit des chercheurs a eu lieu le 26 septembre à la cité universitaire Canot, mise en lumière pour l'occasion.
Plus d'un millier de visiteurs s'est rassemblé autour des stands ce soir-là.
Cette manifestation tous publics est une bonne opportunité pour observer la recherche de plus près et découvrir la réalité de ses méthodes et de ses questionnements.
Les animations tournaient autour d'une même thématique, celle de l'expérimentation, en tant qu'élément clé de la démarche scientifique.
Des doctorants ont fait travailler des groupes de volontaires sur la méthode à utiliser pour résoudre une question liée à leurs travaux. Ici, Séverine Drouhot, du laboratoire Chrono-environnement, expose sa problématique : déterminer si l'alimentation des rongeurs change dans un milieu pollué. Elle a profité du temps de discussion avec son groupe pour donner de nombreuses explications sur la façon dont procèdent réellement les chercheurs.
Chaque équipe a ensuite présenté les résultats au public. Celui-ci faisait office de jury et devait récompenser le groupe ayant eu, non pas le meilleur résultat, mais la meilleure démarche. L'idée était aussi de reproduire le principe du « jugement par les pairs » qui sanctionne toute publication scientifique.
Un animateur du Pavillon des sciences expliquait le principe de la poussée d'Archimède, démonstrations à l'appui.
Chacun a pu servir de cobaye dans des expériences de psychologie. Sur ce stand, on testait la réaction à des émotions positives ou négatives, selon un protocole utilisé au laboratoire dans des recherches sur les effets de l'âge.
Cyril Thomas, doctorant, a fait quelques tours de magie afin de mettre en évidence les mécanismes psychologiques qui permettent de bluffer le public.
Une expérience classique sur l'olfaction. Un cafard placé dans un tube à trois branches où circule un courant d'air va spontanément se diriger vers la branche où sont dissimulés des congénères. C'est une preuve de l'action des phéromones sociales.
Des étudiantes en master proposaient aux personnes âgées de tester leur seuil de sensibilité olfactive.
Auprès des biochimistes, on pouvait apprendre à extraire soi-même l'ADN de sa propre salive.
Les mécaniciens de l'institut FEMTO-ST montraient comment on met à l'épreuve différents matériaux. Selon leur composition, ceux-ci réagissent différemment aux forces que l'on exerce sur eux. Les chercheurs tâchent de déterminer des lois qui permettent de prédire leur comportement.
Démonstration de dépôt d'une couche d'argent sur une plaque de cuivre. Les méthodes de traitement de surface peuvent être très complexes. La métallisation d'une pièce plastique, par exemple, nécessite pas moins de 50 étapes différentes. Les chimistes de l'institut UTINAM collaborent beaucoup avec les industriels dans la recherche de nouvelles méthodes et de produits de substitution.
L'expérience est utile même quand on étudie le passé. Au laboratoire Chrono-environnement, on s'intéresse à l'exploitation de la forêt au Moyen-Âge. Pour tester leurs hypothèses, les chercheurs procèdent à des reconstitutions.
Rendez-vous est pris pour le 25 septembre 2015 pour la prochaine édition de cette manifestation qui permet la rencontre entre les chercheurs et le grand public.