Equipe Maro Cap
Département Info-Com - IUT Besançon-Vesoul
Auteur 
Alice Amineau

Projet humanitaire au Maroc

Huit étudiants de deuxième année de DUT du département Information communication de l'IUT Besançon-Vesoul se sont envolés fin février pour le Maroc. Leur but : concrétiser leur projet solidaire débuté en septembre dernier en apportant une aide matérielle à un internat situé dans une zone reculée de la vallée de l'Atlas.

On s'engage rarement dans ce genre de projet au hasard. Il y a toujours une sensibilité, une fibre humanitaire à la base. Anaïs, Camille, Charline, Jérémie, Laurie, Léa, Marc et Noémie ont d'ailleurs tous rédigé une lettre de motivation l'année dernière, pour appuyer leur candidature à ce projet tutoré. Certains étaient déjà engagés dans des associations humanitaires ou avaient des projets (chantier de jeunes, rallye solidaire...) avortés à cause de la pandémie. Cete mission humanitaire était donc l'occasion rêvée pour associer leur volonté de s'engager et leurs études.

L'association Maro'Cap

Les étudiants mènent leurs actions au sein du projet à travers l'association Maro'Cap. Ils occupent une fonction au sein du bureau, qui est renouvelé à chaque nouvelle promotion d'étudiants, et se répartissent également les missions : réalisation de vidéos, démarchage, organsiation d'événements... Mais la polyvalence est de mise et tous ont mis la main à la pâte lors des différentes actions.

L'objectif de cette année était d'apporter une aide matérielle a un internat situé dans la ville de Taban, dans la vallée du Bouguemez, à 4 heures de Marrakech. L'internat accueille 194 adolescents, scolarisés au collège ou au lycée, habitant trop loin de l'école pour faire les allers-retours quotidiens. Il est la seule solution permettant à ces jeunes d'accéder au système éducatif en l'absence de système de ramassage scolaire. L'établissement a été créé et est subventionné par l'association L'Arbre du Voyageur, mais à elle-seule, l'association ne peut pas garantir des conditions d'études et de vie optimales à l'ensemble des adolescents accueillis.

Les étudiants s'étaient fixé un objectif de 6000 € d'aide, qu'ils ont atteint grâce aux nombreuses actions menées :  tombola, vente de gâteaux et de tote bag, organisation de soirées... Un cagnotte Leetchi est également en ligne et des opérations de collectes ont été menées : les étudiants sont partis au Maroc avec des vidéoprojecteurs, des fournitures scolaires et des jeux de société. L'association ne fournit que des biens matériels à l'internat afin de maitriser l'utilisation des fonds. L'argent collecté a donc servi à acheter sur place, entre autres, des vestes polaires, des matelas, des stylos et des produits d'hygiène. L'argent restant actuellement sur le compte de l'association permettra au prochain groupe d'étudiants de ne pas repartir de zéro.

En route pour les montagnes de l'Atlas

Accompagnés de leurs deux enseignants tuteurs, Valérie Spagnul-Bchiri et Toufik Zaghloul, les étudiants se sont envolés pour le Maroc du 18 au 25 février dernier. Ils ont passé 3 jours à l'internat, auprès des adolescents. Cela leur a permis de se rendre vraiment compte des conditions précaires dans lesquelles les élèves vivaient, des besoins qu'ils avaient et des futurs actions que l'association pourrait mettre en place. Les échanges avec les élèves ont été très appréciés des étudiants : malgré la barrière de la langue (très peu parlaient français et seulement certains en anglais), les jeux ont permis à tous ces jeunes de communiquer avec eux et de se rendre compte qu'à quelques heures d'avion, en France, un groupe d'étudiants travaillait vraiment pour tenter d'améliorer leurs conditions d'études. Certains ont même échangé leurs numéros de téléphone afin de mettre en place des échanges culturels entre marocains et étudiants de l'IUT.

Si cette visite à l'internat était primordiale et représentait l'aboutissement de plusieurs mois de travail pour les étudiants, elle leur a aussi fait réaliser l'ampleur de la tâche à mener et la dure réalité du milieu associatif : leurs ambitions sont grandes et leurs moyens limités, ce qui a parfois fait naitre un sentiment de frustration. Sur un plan plus personnel, l'expérience a aussi permis aux étudiants du groupe de prendre un peu de recul sur leur situation en France, de "remettre les pieds sur terre" selon leurs propres mots. La plupart abordent aujourd'hui les petits tracas du quotidien avec un peu plus de distance quand ils repensent aux élèves marocains de l'internat.

Le voyage a également été l'opportunité pour les étudiants de visiter plusieurs associations humanitaires venant en aide aux enfants marocains, qu'ils soient abandonnés, en situation de handicap ou en grande précarité. Ils ont également pu se rendre compte de la différence de traitement entre les associations situées dans Marrakech, qui peuvent bénéficier de subventions et de dons privés, et celles localisées dans les montagnes, qui se retrouvent isolées à tous les niveaux.

Préparer la suite

Aujourd'hui, de retour en France, les étudiants préparent la relève : ils ont entrepris les démarches pour permettre à l'association de collecter des dons monétaires privés (et donc de faire bénéficier de la défiscalisation), ils dressent un inventaire de tous ce qu'ils ont observé durant leur voyage et qui pourrait faire l'objet d'une action l'année prochaine. Bientôt un autre groupe prendra le relais mais la passation ne se fera pas sans un pincement au coeur : tous ne rêvent que de pouvoir retourner visiter les élèves de l'internat de Taban. Que cela soit possible ou non, une chose est sûre : les petits marocains n'oublieront pas les actions menées par ces huit étudiants, et ces derniers garderont toujours une place pour l'humanitaire dans leur vie, de façon professionnelle ou non.

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