Le magistère de mathématiques accueille des étudiants texans
Pendant un mois, de jeunes Américains assistent à des cours à l’UFR ST aux côtés d’étudiants de licence qui suivent un cursus complémentaire en mathématiques.
Le magistère de mathématiques est un diplôme d’université qui s’effectue sur trois ans à partir de la dernière année de licence. Il offre aux étudiants qui le souhaitent un complément de formation grâce à des options supplémentaires : culture mathématique, mathématiques appliquées, anglais mathématique, histoire des mathématiques, recherche mathématique… « Là où les autres étudiants ont le choix entre deux options, nous on prend les deux », explique Karine Frieden, étudiante en licence Mathématiques fondamentales. « Cette formule intéresse souvent ceux qui sortent de classes préparatoires ou de bons étudiants de L2 qui visent l’agrégation1 ou le doctorat », note Florence Lancien, responsable du magistère. Ce diplôme leur permet en effet de s’immerger progressivement dans la recherche en assistant au séminaire des doctorants et au colloquium2 organisé par le laboratoire de mathématiques de Besançon (LMB). En fin de cursus, ils peuvent participer à une école d’initiation à la recherche et même intégrer progressivement le laboratoire.
Il existe peu de ces filières sélectives en France, seulement six ou sept, estime Florence Lancien. D’ailleurs, le magistère bisontin recrute des candidats venus d'un peu partout (Amiens, Caen, Lyon, Mulhouse, Nancy, Rennes, Tours, La Réunion...). Une quinzaine d’étudiant(e)s qui ne se montrent guère effrayés par le surcroît de travail : « C’est plus lourd, mais ça reste faisable », juge Madeline Delin.
Ils accueillaient lundi 29 mai onze étudiants venus de la prestigieuse Texas A&M University. Ceux-ci séjournent pendant tout le mois de juin à Besançon pour suivre à leurs côtés un module d’analyse avancée (topologie). Les étudiants du magistère connaissent déjà ce cours mais sa version anglaise leur donnera l'occasion de pratiquer la langue et d’enrichir leur vocabulaire. Ils jouent un rôle de tuteur auprès des Américains en leur proposant des exercices et en les aidant pendant les séances quotidiennes de travaux dirigés. Tous vont également travailler en groupes restreints sur des projets relatifs à l’histoire des mathématiques pour aboutir à une présentation en anglais.
« Je suis curieux de voir comment se font les raisonnements mathématiques à l’américaine », déclare Alexandre Moreau, étudiant en magistère, à l’issue de cette première rencontre. « C’est surtout la façon de travailler qui est différente : les Français sont plus habitués au travail en groupe », précise Florent Baudier, l’enseignant accompagnateur. C'est cet ancien doctorant du LMB devenu professeur aux États-Unis qui est à l’origine de cette école d’été (summer school) à l'étranger. Il l'organise pour la deuxième fois. « L’expérience précédente a été très positive et, grâce au bouche-à-oreille, j’ai reçu davantage de candidatures cette année. Mais ce ne sont pas des vacances : le rythme est soutenu. Les étudiants suivent en cinq semaines3 un cours qui se décline normalement sur quinze. » Ils sont évalués sur la base des devoirs à la maison, de leurs résultats à de petits quiz et à deux examens ainsi que sur leur investissement dans le projet.
Si le module est proposé dans de nombreuses filières du Science College de l’université texane, ce sont surtout des étudiants terminant leur deuxième ou troisième année de bachelor4 avec une dominante en mathématiques fondamentales ou appliquées qui l’ont choisi. Rachel Bengtson, Megan Steere et Jordan Edwards se sont inscrits spécifiquement pour le voyage et font preuve d’enthousiasme à l’idée d’une première expérience internationale. La découverte culturelle est au programme, au même titre que les mathématiques. Aucun ne connaît la langue, mais ils bénéficient tous d’une semaine de cours de français langue étrangère au CLA. Ils auront également l’occasion de découvrir les charmes de la région lors de visites touristiques offertes par le LMB (visite du musée Courbet d’Ornans, de la Maison du comté à Poligny et d’une chocolaterie réputée d’Arbois). Cet échange a bénéficié du soutien de la direction des relations internationales et de la francophonie (DRIF).
- Il est possible d’interrompre le magistère entre la deuxième et la troisième année pour suivre une préparation intensive au concours de l’agrégation. Celle-ci est également proposée à l’UFR ST.
- Ce colloquium de mathématiques est une sorte de séminaire, avec des exposés réguliers relatifs à la recherche en mathématiques.
- Le module commence par une semaine de cours au Texas.
- Équivalent d’une licence.