Arnaud Hubert présente une maquette de lévitation magnétique
Ludovic Godard
Auteur 
Nourhane Bouznif

Échanges autour de l'enseignement des sciences

Se pencher sur les pratiques pédagogiques mises en œuvre pour enseigner les sciences et techniques, voilà l'objectif du colloque CETSIS qui avait lieu fin octobre à Besançon, dans les locaux de l'ENSMM.

L'UFC et l'École nationale supérieure de mécanique et des microtechnique (ENSMM) ont coorganisé le 11e colloque CETSIS1, qui a rassemblé une centaine d'enseignants de France, Belgique, Suisse et Québec du 27 au 29 octobre. Au programme de ces trois jours, des tables rondes et des « pommades » – posters, maquettes, matériels, démonstrations – concernant un grand nombre de disciplines, comme la mécanique, l'optique, l'électronique, la physique, l'automatique ou encore l'informatique.

Vu en classe

Pas moins de 70 travaux pratiques et autres posters étaient présentés par des enseignants. On pouvait par exemple découvrir un TP mis en place en mécatronique à l'UFC et à l'ENSMM pour permettre aux étudiants d'apprendre à programmer une pince capable de saisir des micro et nano objets. « Les étudiants s’entraînent à manipuler de minuscules billes de verre », explique Yassine Haddab, enseignant et chercheur à l'institut FEMTO-ST. Plus loin, la programmation de jeux vidéo était mise en avant comme un moyen motivant d'apprendre l'informatique. Des réalisations étudiantes étaient également à découvrir, comme ce robot aux allures de voiture télécommandée qui se pilote d'un simple mouvement de bras et filme ses déplacements grâce à une petite caméra. Une façon ludique pour les étudiants de se frotter au développement logiciel et matériel.

Ces « pommades » sont l'occasion pour les enseignants d'échanger autour de leurs pratiques pédagogiques, comme le souligne Sébastien Euphrasie, maître de conférences en électronique à l'institut supérieur d’ingénieurs de Franche-Comté (ISIFC). « Les colloques sur la recherche sont fréquents, mais ceux qui allient recherche et enseignement sont plus rares. Cela permet de discuter de différentes méthodes d’enseignement, de se mettre à jour… » Et de piocher des idées à essayer pendant les cours : « J’ai été intéressé par les façons d'utiliser les nouvelles technologies, cela m'a donné des pistes pour me servir de Moodle2 d'une autre manière avec les étudiants », raconte-t-il.

Biotika, une entreprise universitaire unique

L'enseignant présentait quant à lui Biotika, l'entreprise biomédicale créée par l'ISIFC, et l'innovation DigitTech. Les étudiants qui occupent un poste dans l'entreprise pendant leur cursus sont amenés à répondre à des commandes provenant d'autres sociétés. Dans le cas de DigitTech, il s'agissait de concevoir un appareil pour le dépistage précoce du syndrome du canal carpien. « Biotika est un projet unique dans le monde universitaire, explique Sébastien Euphrasie. Elle fonctionne comme n'importe quelle entreprise biomédicale, avec des audits, des campagnes de recrutement… Les autres enseignants se sont montrés intéressés. Certains connaissaient déjà Biotika car ce n'est pas la première fois qu'elle est présentée au colloque CETSIS. On montre ainsi comment elle évolue. »

Débats d'actualité

Quatre thématiques étaient à l'honneur durant les tables rondes : « écoconception, technologie verte, véhicule et énergie du futur », « la place des nano et micro technologies dans la société », « relations industrielles : à l’aube d’une nouvelle époque ? », et « pédagogie et formation : où allons-nous ? ». « Les sujets choisis sont en lien avec des préoccupations actuelles et locales, explique Thérèse Leblois, enseignante-chercheuse à l’UFC et vice-présidente de l’édition 2014 du colloque. C'était un bon moyen de faire connaître les micro et nano technologies et de présenter les applications possibles, par exemple dans la santé. Les gens ont parfois des peurs à ce sujet. » La troisième discussion a permis aux industriels d'exprimer leurs besoins concernant la formation des diplômés, tandis que la dernière table ronde s'est recentrée sur la pédagogie. « Il y a eu beaucoup de questions sur la place du numérique dans l'enseignement », souligne Thérèse Leblois. Les discussions ont également porté sur l'apprentissage par projets, les procédures d'habilitation des formations, ou encore les études à l'étranger.

Ce colloque riche en échanges s'est terminé par une visite de l'ENSMM et de l'institut FEMTO-ST.

1. Colloque sur l’enseignement des technologies et des sciences de l’information et des systèmes
2. Plateforme d'apprentissage en ligne

Maquette de lévitation magnétique
Micropince
Commande gestuelle d'un robot mobile
Jean-Michel Friedt tenant un minidrone
Nadège Courjal, enseignante à l'ISIFC
Expérience d'optique présentée à la Fabrikà

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