IUT de Belfort-Montbéliard: un module d'enseignement libre dédié à l'écodesign
IUT de Belfort-Montbéliard

Ceci n’est pas une pub pour une enseigne de bricolage

Scier, poncer, vernir, percer, découper, coudre… Non, l’IUT de Belfort-Montbéliard n’a pas ouvert une formation en menuiserie ou en décoration. « Écodesign : de la conception à la réalisation d’objets du quotidien » est un tout nouveau module d’enseignement libre qui a attiré une vingtaine d’étudiants au mois de mai.

Pendant une semaine, des étudiants en 1re année de DUT Carrières sociales (CS), Génie électrique et informatique industrielle (GEII), Génie civil – Construction durable (GC-CD), Gestion administrative et commerciale des organisations (GACO)... ont participé à des cours un peu insolites pendant lesquels ils ont réalisé des objets du quotidien en matériaux recyclés ou de récupération : chutes de bois, cartons, bouteilles en plastique, textiles, canettes…

« Le "do it yourself" est très tendance, dans tous les domaines, explique Christelle Reina, responsable de la communication à l’IUT de Belfort-Montbéliard et intervenante pendant ce module d'enseignement libre (MEL). Je suis moi-même une adepte du bricolage et des loisirs créatifs au sens large. Des ateliers "faites-le vous-même" fleurissent un peu partout dans les grandes villes. Un projet est en cours à Belfort notamment. Il me semblait intéressant pour les étudiants d’investir cet espace de création en utilisant le plus possible des objets qui sont habituellement jetés à la poubelle et qui peuvent être recyclés pour en créer de nouveaux. »

Océane Sallot, Célia Genod-Olivier et Sonia Alvez, étudiantes en DUT CS option Services à la personne, ont choisi de fabriquer un banc pour enfants sur le thème du Roi Lion à partir de palettes en bois pour la structure, de casiers à bouteilles pour les rangements, de sacs en coton pour les coussins, de boîtes de conserve, de housses de siège de voiture, de fleurs en tissu pour la déco… Pour arriver au produit final, il a bien sûr fallu réfléchir et mettre en œuvre ses compétences en gestion de projet : un long cheminement pour réaliser un meuble en quatre jours et demi. Les vingt-quatre heures de cours étaient réparties sur une semaine : une journée consacrée à la conception, trois à la réalisation et une aux finitions. Adrien Perrin et Thomas Vieuxmaire, étudiants en 1re année de DUT GEII, ont fabriqué un babyfoot à partir de planches d’étagère, tuyaux PVC de gaine électrique, pinces à linge, cuillères en plastique rouges et violettes (pour les joueurs), clous, vis, équerres d’anciens meubles…

Une autre façon d’apprendre et de transmettre

« C’est toujours intéressant de travailler avec les étudiants dans un autre cadre, poursuit Christelle Reina. Il y a un vrai échange d’expérience lors des MEL entre les étudiants, mais aussi avec l’intervenant, surtout quand le groupe a une bonne dynamique. Je suis très fière des projets qui ont abouti lors de cette semaine. » Tout travail méritant une note, les MEL donnent droit à deux ECTS comptant pour le DUT. Si les MEL reposent sur le principe d'apprendre autrement, l’évaluation porte toujours sur la qualité du travail et l’implication de l’étudiant mais peut prendre différentes formes : ici, ce sont le travail de recherche et de conception (petit dossier à présenter) et la finalisation de l’objet qui sont notés.

Claire Collet, étudiante en DUT CS option Animation sociale et socioculturelle, est surprise par le fonctionnement des MEL : « On est en cours mais on fait autre chose et ça me donne des idées pour mon futur métier d’animatrice. » Océane, quant à elle, oublie même qu'elle est en classe. Pour l'étudiante, c’est surtout « satisfaisant de penser un projet et de le mener à bien ». C’était une semaine de découverte pour Célia : « On a renversé les stéréotypes : dans notre groupe composé uniquement de filles, on a coupé, scié, percé, vissé, poncé, verni… On a appris à utiliser la machine à coudre mais on savait déjà se servir de la perceuse ! »

Les MEL au cœur de l’Écocampus

Pendant cette semaine qui se déroule à chaque fin de semestre, les étudiants ont ainsi la possibilité d’acquérir ou de renforcer des connaissances en lien ou non avec leur DUT. C’est aussi l’occasion pour eux de rencontrer leurs collègues des autres formations. Selon Adrien, « cela permet de créer des liens car on s’aide: le savoir est une monnaie d’échange ». « On peut discuter avec des étudiants qu’on ne connaît pas, ajoute Célia, les MEL ont un côté social. » Fédérateurs et innovants, les MEL ont été créés dans le cadre du projet Écocampus de l’IUT.

Le module « Écodesign » répond également à la thématique du développement durable : « On peut réaliser des objets utiles et design avec le contenu de sa poubelle ! » s’amuse Christelle Reina. Quant à Claire, elle est très sensible à ce lien entre écologie et design, « car on vit dans une société qui produit trop de déchets, explique-t-elle. Il faut trouver des moyens de recycler, de détourner les matériaux ». Son projet vise ainsi à mettre un peu d’écologie dans les vacances d’été : « Quand on est à la plage, on a plein de sacs pour ranger tout ce dont on a besoin : serviette, crème solaire, livres… J’ai eu l’idée de créer un sac multifonctions – avec des poches de vieux jeans pour le rangement – qui sert aussi de serviette. Il y a même un petit coussin amovible pour faire une petite sieste. » Sonia confirme : « On peut faire beaucoup de choses avec peu ! Et quand on fait soi-même, il n’y a pas de problème de notice à lire et à comprendre… » Une exposition des objets fabriqués sera organisée en septembre lors de la prochaine campagne d’inscription aux MEL.

Contact

IUT Belfort-Montbéliard

Une étudiante en train de peindre
Une étudiante en train de coudre à la machine
Un fauteuil fabriqué avec des objets récupérés

Articles relatifs