Mathieu Lupien portrait
Juliette Fumey
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Juliette Fumey

Mathieu Lupien, chercheur canadien renommé en épigénétique à la rencontre des chercheurs et étudiants de l’université de Franche-Comté

Mathieu Lupien,  chercheur renommé en épigénétique au Princess Margaret Cancer Centre à Toronto est venu rencontrer les étudiants et les chercheurs de l'université de Franche-Comté ce mercredi 22 juin.

Il n’avait pas pu se rendre au congrès international sur l’épigénétique duquel il était invité d’honneur en mai, Mathieu Lupien est finalement venu ce mercredi 22 juin à Besançon. Pendant deux jours, il a pu rencontrer l’équipe de la plateforme EPIGENExp (UMR1098) ainsi que des chercheurs et des étudiants de l’université de Franche-Comté. Chercheur renommé en épigénétique au Princess Margaret Cancer Centre à Toronto, Mathieu Lupien est aussi professeur à l’université de Toronto. Ses recherches ont ouvert la voie à l'étude du génome non codant pour identifier les déterminants de l'oncogenèse* et ont accéléré le développement d'une médecine de précision basée sur la chromatine et l'épigénétique contre le cancer.

*ensemble des facteurs et des mécanismes à l'origine des cancers ou tumeurs malignes

Pourquoi était-ce important pour vous de venir à Besançon aujourd’hui ?

J’avais eu la chance de participer de participer à la version virtuelle il y a deux ans. J’avais trouvé exceptionnel d’être invité à Besançon en 2022, et j’ai été tellement déçu de ne pas pouvoir venir en mai. C’est pour ça qu’il était important pour moi de revenir aujourd’hui. Je suis extrêmement chanceux. J’ai eu l’opportunité de rencontrer des groupes de recherches ici. J’ai été agréablement enchanté d’en apprendre autant. Il y a de la recherche exceptionnelle, c’est extrêmement stimulant. Donc je suis très heureux d’être là.

Quel était le sujet de votre présentation ?

En général quand on a la chance de faire une présentation, on tend à vouloir montrer notre parcours mais surtout présenter des travaux de recherche récents, qui ne sont actuellement pas publiés. C’est ce que j’ai fait aujourd’hui avec des travaux de recherches sur lesquels on a des belles données mais pas l’histoire complète. L’objectif était d’engager une conversation avec la communauté présente dans la salle pour obtenir leur point de vue et voir où aller de l’avant. J’ai eu la chance de présenter suffisamment d’informations pour éduquer même les novices en épigénétique et les amener à réfléchir à des aspects auxquels je n’aurais pas pensé sur de la recherche qui n’est pas publiée. C’est un exercice donnant-donnant.

Le congrès international d’épigénétique était ouvert à des étudiants, aujourd’hui vous venez échanger avec eux à l’université de Franche-Comté. Faut-il inciter les jeunes chercheurs à se diriger vers l’épigénétique ?

Stimuler la prochaine génération c’est essentiel. J’ai des idées mais je n’ai pas toutes les idées.  J’ai besoin d’interagir avec les autres. Il faut des individus avec des perceptions différentes du problème et qui peuvent être exposés de différentes manières au problème que je tente de résoudre. Les points de vue contrastants peuvent faire grandir le débat. C ’est en échangeant les idées qu’on peut trouver les meilleures hypothèses.

C’est un domaine où il y a de la place pour tout le monde ?

Oui à 100%. Et encore, il en faut plus !

L’épigénétique est un domaine où la collaboration est importante, dans quelle mesure collaborez-vous avec d’autres laboratoires et universités ?

J’adore collaborer, c’est central pour moi. Plus on peut interagir avec des personnes qui ont des perspectives différentes sur un problème donné, plus on peut avancer. On a la chance de débattre, d’identifier les forces et les faiblesses dans une hypothèse plutôt qu’une autre. Avec moi c’est 100% collaboration oui. C’est la science de demain.

Pensez-vous tisser des liens par la suite avec l’université de Franche-Comté ?

C’est la prochaine étape. Vous me poserez la question à ma prochaine visite ! (rires)

D’origine montréalaise, Mathieu Lupien quitte le Canada après son doctorat. Il rejoint alors Boston où il complète sa formation et ouvre son laboratoire de recherche. En 2012, il déménage à Toronto. Il est aujourd’hui « scientifique senior » au Princess Margaret Cancer Center à Toronto et professeur à l’université de Toronto.

Sa recherche est centrée sur l’étude du cancer et les mécanismes épigénétique qui contribuent au développement du cancer.

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