Le 4L Trophy, une aventure qui donne des ailes
Le 4L Trophy pourrait se résumer à une course d’orientation géante à bord de voitures mythiques, réunissant près de 2 800 étudiants sur fond de mission humanitaire éco-responsable. Pour ceux qui l'ont vécu, c’est beaucoup plus.
Les souvenirs de Marine Guenot et Etienne Mouillet, étudiants en licence Éducation et motricité à l’U-Sports, partis le 11 février et rentrés le 27, sont encore frais. Pour cette 17e édition du rallye, tous deux étaient convoqués avec leur copilote dans un village de départ différent : Poitiers pour Marine, Saint-Jean-de-Luz pour Etienne. Première étape, la traversée de l'Espagne, avec au bout de la route, le passage du détroit de Gibraltar en ferry. Débarqués sur le sol marocain à Tanger, les équipages rejoignent le premier bivouac, organisé à l’université internationale de Rabat, avant de reprendre la route pour Boulajoul, au cœur du Moyen Atlas. Les « trophystes » parcourent ensuite la région des dunes de Merzouga : c’est l’occasion de se confronter à la piste, au pilotage et au sable, ainsi que d’évaluer leur maîtrise du road-book. Le rallye s’achève avec une épreuve marathon de 24 heures : les équipages parcourent alors des kilomètres de piste, puis de route, en totale autonomie jusqu’à Marrakech.
Un an de préparation
Marine et Etienne ont vécu des moments très forts pendant ces quinze jours ponctués de rencontres, de découvertes et de soucis techniques. Mais c’est en réalité près d’un an auparavant que les deux étudiants se sont lancés dans l’aventure. La mise sur pied d’un tel projet nécessite une préparation de longue haleine. La plupart des participants crée ou reprend une association pour simplifier la récolte de fonds. La participation au 4L Trophy peut se révéler onéreuse pour un étudiant : il faut réunir entre 7 000 et 9 000 euros pour couvrir l’achat de la voiture, le coût de l’inscription, les frais d’essence, d’autoroute, de nourriture et d’hébergement, mais aussi récolter des dons financiers et des fournitures scolaires pour les redistribuer au Maroc.
Il est nécessaire de communiquer avant, pendant et après l’événement, afin de rendre son projet attractif, trouver des sponsors et les tenir informer de l’avancement, notamment à l'aide de pages Facebook ou de blogs. Le 4L Trophy demande ainsi beaucoup de travail et d’investissement. Des efforts récompensés par la satisfaction d’avoir réussi à concrétiser son rêve et d’avoir vécu une véritable expérience humaine.
Un seul mot d’ordre : l’entraide
Après 15 jours sur les routes à partager un tout petit habitacle, il faut apprendre à gérer des relations qui se rapprochent bien souvent de celles d’un couple. Les participants ont tout intérêt à bien choisir leur coéquipier. Marine et Etienne soulignent l’importance du convoi, une dizaine de voitures conduites par des Francs-Comtois embarqués dans la même « galère ». L’entraide devient alors le maître mot : les passionnés de mécanique partagent leur expérience et leur savoir-faire avec les néophytes et tout le monde est là pour pousser les véhicules ensablés. On oublie la compétition. Très rapidement, des liens forts se tissent entre les participants.
L'humanitaire, un mirage ?
Les deux Francs-Comtois regrettent cependant de ne pas avoir pu dépasser le stade du premier contact avec les Marocains. De belles rencontres ont eu lieu avec les étudiants de Rabat, ville finalement très proche de ce qu’ils connaissent en France. Encadrés par le programme serré du 4L Trophy, ils n’ont toutefois pas eu l’occasion, dans le reste du pays, d’aller à la rencontre des habitants, de se confronter à leur vie quotidienne et les « comités d’accueil » très chaleureux des enfants et vendeurs de souvenirs les ont bien souvent renvoyés à leur position de simples touristes.
Les rapports instaurés avec les habitants ont été l’occasion pour les deux étudiants de se questionner sur la réalité des missions humanitaires : on peut difficilement arriver dans un pays et jouer au bienfaiteur. Tout l'argent et le matériel récoltés par les « trophystes » ont été confiés à l’association Enfants du désert, qui œuvre pour l’accès à l’éducation des enfants du sud du Maroc.
Est-il exagéré de dire le 4L Trophy est un véritable rite initiatique ? Peut-être, mais Marine et Etienne en sont revenus changés, davantage conscients de leur place dans la société. Confrontés à l’altérité d’un continent et d’une petite partie de sa population ainsi qu’à la beauté et à la diversité des paysages, ils ont été contaminés par le virus du voyage et sont prêts à reprendre la route, à la découverte de nouveaux horizons.
Contact
Site officiel du 4L Trophy
http://www.4ltrophy.com
U-Sports
http://u-sports.univ-fcomte.fr
Le blog de Marine Guenot
http://lescolocasable.jimdo.com