La semaine américaine
Le 5 avril, trois romanciers américains ont fait étape à l’IUT et au petit théâtre de la Bouloie pour des échanges littéraires et musicaux.
D’année en année, l’évènement prend de l’ampleur. Lors de la semaine américaine, organisée par la librairie Camponovo, le public franc-comtois est invité à découvrir la personnalité et l’œuvre d’auteurs nord-américains. Ceux-ci font la tournée des librairies, des bibliothèques, des écoles et vont même en maison d’arrêt. Un véritable marathon de rencontres conviviales dont ils ramènent des souvenirs. L’un d’entre eux déclarait d’ailleurs, à l’issue d’une séance de discussions et de dédicaces qui s’est tenue le 5 avril, à l’IUT : « Je n’étais jamais venu. La région est magnifique, et quand je discute avec les étudiants d’ici, je me sens très optimiste pour l’avenir ».
Adam Langer, Dan Fante et Willy Vlautin étaient les invités de cette quatrième édition de la semaine américaine. Adam Langer, originaire de Chicago, est un ancien journaliste et dramaturge. Il a signé cinq romans dont un seul, «Les voleurs de Manhattan », a été publié en français, aux éditions Gallmeister. Cet ouvrage relate une supercherie littéraire et critique avec humour le monde éditorial américain.
Dan Fante est le fils du célèbre romancier John Fante. Malgré une production pourtant abondante dans des genres variés, il n’a démarré que tardivement sa carrière littéraire, avec la publication en France, aux éditions 13ème, note de son roman « Rien dans les poches », jusqu’alors refusé outre-Atlantique. Tous ses livres témoignent d’un certain sens de la transgression et s’inspirent de ses déconvenues professionnelles à New York et à Los Angeles.
Willy Vlautin est le leader du groupe folk-rock Richmond Fontaine, pour lequel il a composé une dizaine d’albums. Ce musicien qui se produit régulièrement sur la scène internationale est aussi un écrivain dont les textes ont enthousiasmé la critique. Des adaptations de ses histoires, qui racontent des vies ordinaires et des destins ratés, bien loin du rêve américain, sont prévues au cinéma. Chez ce dernier auteur, création littéraire et musicale sont intimement liées. Il va jusqu’à composer des morceaux qu’il imagine joués à l’intérieur de ses romans. De cette particularité est née l’idée d’un concert mêlant littérature et musique.
Devant une salle comble, au Petit théâtre de la Bouloie, Dan Fante a donné lecture de poèmes qu’il avait composés spécialement pour l’occasion. L’artiste bisontin Li a créé autour de ces textes un univers sonore. En deuxième partie de soirée, Willy Vlautin a fait une démonstration de sa virtuosité à la guitare, en jouant et en chantant avec My Lady’s House, un groupe local. C’était une autre forme d’échanges, sur fond de musique folk et électro, qui a bien fonctionné.