Un master « Humanités médicales et environnementales » co-porté par l’université de Franche-Comté et l’université de Bourgogne
La rentrée universitaire 2021-2022 inaugure la création d'un master « Humanités médicales et environnementales » co-porté par les universités de Franche-Comté et de Bourgogne.
Jean-Philippe Pierron enseignant à l'LIR3S (Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche « Sociétés, Sensibilités, Soin » et Jean-Pierre Quenot, professeur des Universités, praticien hospitalier et chef du service Médecine Intensive-Réanimation au CHU de Dijon deux enseignants de l'université de Bourgogne, responsables pédagogiques de ce nouveau master répondent aux questions qui ont motivées la mise en place de celui-ci :
A quels enjeux répond la création de ce master : « Humanités médicales et environnementales » ?
J-P Pierron : Inviter à penser une formation qui, en mêlant les publics de formation initiale et en en croisant les savoirs entre santé et environnement décloisonne les manières de penser les problèmes tout en donnant corps à cette idée d’humanités médicales et environnementales qui articulent sciences expérimentales et sciences de l’homme.
J-P Quenot : Savoir éclairer des choix et des décisions en se démarquant mais sans les ignorer le droit, la morale ou la déontologie souvent très présentes mais masquant sans doute la réalité d'enjeux plus individuels dans le champ de la santé et plus collectifs sur le plan environnemental.
Quel est le public visé ?
J-P Pierron : Des étudiants de formation initiale ou de formation continue issus aussi bien des filières santé, SHS que des sciences de l'environnement et des écoles d'ingénieurs agronomes.
J-P Quenot : Il faut sans doute préciser que nous souhaitons vivement la présence de décideurs dans le champ de la santé comme dans celui de l'environnement.
Pour quelle raison avoir fait le choix de co-porter ce master par les universités de Franche-Comté et de Bourgogne ? Quelles complémentarités peut-on imaginer par un enseignement de ces deux territoires ?
J-P Pierron : Parce que nous avons sur la chance sur les deux sites d'avoir deux CHU et deux gros pôles recherche sur environnement et agronomie et que nous voulons, par cette alliance pouvoir être un pôle fédérateur sur le grand Est.
J-P Quenot : C'est tout à fait logique…nous avons au sein de nos facultés des sciences de la santé respectives, des axes de recherche dédiés à la réflexion dans le domaine de l'éthique qui sont portés par les Centres d'Investigation Clinique (CIC1431 et CIC-EC 1432) et qui sont très complémentaires.
Cette formation peut-elle s’envisager comme un besoin de réponse aux crises pandémiques et écologiques ?
J-P Pierron : Nous l'avions imaginé avant la pandémie de Covid-19, mais cette dernière est une manière de confirmer la nécessité de penser ensemble santé et environnement ; c'est un pas de plus dans l'histoire déjà longue de la bioéthique.
J-P Quenot : Effectivement, le questionnement éthique est plus que jamais au cœur de nos pratiques de soignants comme celui de tout citoyen. Ainsi, la pandémie n’a fait que renforcer nos interrogations et nos craintes relatives notamment à des situations non-anticipées ayant conduit à des décisions toujours compliquées, parfois non-justifiées, voire inacceptables. Il apparait donc urgent que tous ensemble nous puissions nourrir nos réflexions en nous appuyant sur les résultats de travaux de recherche et non à partir de recommandations souvent médiatisées et alors très éloignées du terrain.
Retrouvez la plaquette du Master ici.