Platanus, Populus et Betula
Ces trois noms d'arbres forment l'intitulé d'une œuvre qui orne désormais les murs de la bibliothèque universitaire Sciences et sports. Entretien avec Marie-Cécile Casier, l'artiste qui en est l'auteur.
Quel est l'esprit de cette œuvre ?
J'ai voulu faire référence aux nombreux arbres présents sur le campus. Ils me sont très familiers : quand j'étais étudiante, je traversais quotidiennement ce parc et je trouve qu'ici, le rapport aux arbres est très fort. J'ai cherché à retranscrire l'effet qu'ils me font, d'où le caractère épuré et serein de cette œuvre. Le premier panneau représente l'élan vers le haut des cimes des peupliers. Le second correspond au rythme des troncs du petit bois de platanes qui se trouve devant le restaurant universitaire Petit Bouloie. Le troisième fait référence au bouleau pleureur qui se trouve juste devant la bibliothèque universitaire.
Pourquoi ce format ?
La forme du triptyque, tout comme ses dimensions, m'ont été dictées par le lieu. J'ai voulu occuper le seul espace sans fenêtres, comme pour recréer une ouverture sur l'extérieur et ramener un peu de la nature à l'intérieur.
Quelles techniques avez-vous utilisées ?
Sachant que des travaux de restauration sont prévus dans cette bibliothèque, j'ai préféré concevoir un système démontable. Le choix du tissu et la broderie sont une manière de ramener du confort, de la chaleur dans ce lieu relativement austère. J'ai travaillé avec des fils dorés et argentés, pour faire écho au scintillement des feuilles sous le soleil. J'ai toujours aimé la couture, c'est une activité avec laquelle j'ai un rapport presque charnel.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées ?
Le principal challenge est lié aux dimensions de l'ouvrage : en travaillant, je ne pouvais pas voir le rendu de l'ensemble. J'aurais pu me contenter d'une sérigraphie, mais j'ai une fâcheuse tendance à me fixer des objectifs un peu laborieux ! Précédemment, j'avais déjà réalisé un arbre en corde que j'avais mis près de deux ans à tresser.
Les arbres vous inspirent-ils particulièrement ?
J'ai effectivement beaucoup travaillé sur ce thème. J'avais par exemple contribué, avec d'autres artistes, à l'élaboration d'une promenade sonore en forêt de Chailluz, en habillant un arbre imposant avec une jupe de 6 mètres de diamètre, sous laquelle on pouvait se glisser. À l'hôpital de Montbéliard j'ai réalisé sur les murs et vitres d'un couloir qui mène au bloc opératoire une arborescence qui donne l'impression que la végétation reprend ses droits.
Comment avez-vous eu l'occasion de réaliser ce projet ?
J'en ai eu connaissance par le biais de l'association des anciens élèves de l'école des beaux-arts de Besançon. Ma candidature a été retenue lors de l'appel à projets lancé par le Bureau de la vie étudiante, le Pôle arts, culture, théâtre, musique (ACTM) et la direction de la communication de l'Université de Franche-Comté.