L'Université franc-comtoise, basée alternativement à Dole et à Besançon, date du XVe siècle. On y dispensait déjà un enseignement de la médecine, évidemment bien différent de celui d'aujourd'hui. En 1570, il était réparti en deux chaires : l'une d'anatomie, physiologie, chimie et hygiène et l'autre de clinique et thérapeutique. À Besançon, l'université où on enseignait la théologie, le droit, les lettres et la médecine s'est installée au couvent des Carmes en 1691. Longtemps très théorique, l'apprentissage ne s'effectuait pas vraiment « au lit du malade ». À la Révolution française, toutes les anciennes universités ont été supprimées et jusqu'en 1794, aucun enseignement médical n'était institué dans la région. La formation de ceux qu'on appelait « les officiers de santé », un grade inférieur à celui des médecins, a été remise en place avec la création par décret d'une école de médecine à Besançon en 1806. Cependant, ce n'est qu'en 1820 que celle-ci a été vraiment organisée et s'est rattachée à la faculté de médecine de Strasbourg. On n'y pratiquait pas de recherche, celle-ci étant dévolue aux facultés. Pour l'époque, le volume d'étudiants était important : une soixantaine. Avec la guerre franco-prussienne, cette école a perdu sa tutelle strasbourgoise au profit de la faculté de Nancy. De sa création à sa fermeture, son statut a beaucoup changé : d'école secondaire, elle est devenue préparatoire, puis nationale. Les enseignements ont évolué et le volet hospitalier de l'apprentissage s'est institutionnalisé progressivement. En 1842, l'école devait être associée à un service d'au moins cinquante lits et on a commencé à imposer aux futurs officiers de santé un stage d'un an. Au fil des années, différentes chaires – clinique interne, clinique externe, gynécologie-obstétrique, pédiatrie… – qui préfigurent les chaires actuelles, se sont mises en place. En parallèle, les professeurs de clinique sont devenus chefs de service à l'hôpital. L'école de médecine et de pharmacie a fermé en 1967 pour être remplacée par la faculté de médecine. Les pharmaciens, qui étaient présents dans cette école depuis 1840, ont temporairement pâti de cette création mais sont revenus en 1968, date à laquelle l'établissement est devenu faculté de médecine et de pharmacie. Rebaptisée en 1984 UFR Sciences médicales et pharmaceutiques, elle est l'une des rares en France à associer les deux disciplines.
L'enseignement de la médecine et de la pharmacie à Besançon : une longue histoire
L'UFR SMP a fêté son cinquantième anniversaire le 30 septembre en présence de nombreux anciens professeurs, étudiants, médecins et pharmaciens. Ce fut l'occasion d'évoquer l'histoire de l'enseignement de ces disciplines à Besançon, une histoire qui débute bien avant la création de cette faculté en 1967.
Des étudiants en pharmacie à Besançon en 1897
Photo d'archives de l'hôpital Saint-Jacques en 1916
L'histoire de la faculté est étroitement liée à celle de l'hôpital de Besançon. D'abord lieu d'enfermement pour les indigents plutôt que de soins, il est ensuite devenu un lieu d'accueil pour les orphelins, puis un hôpital militaire et enfin un hôpital civil.
C'est au moment de la création de la faculté en 1967 qu'il est devenu centre hospitalier universitaire (CHU). Ce statut créé en 1958 établit les liens entre un hôpital et une université en lui donnant un triple rôle de soins, d'enseignement et de recherche.
Vue aérienne du site de l'Arsenal de la faculté de médecine.
L'école de santé était basée au cœur de l'hôpital Saint Jacques. Elle s'est installée dans les locaux de l'arsenal militaire situés juste en face entre 1961 et 1964.
En 1998 est né le projet d'installation de l'UFR à proximité du CHU Jean Minjoz, un établissement construit dans les années 1980 pour désengorger l'hôpital Saint-Jacques. À la rentrée 2004, une partie des personnels et étudiants ont pu profiter de locaux neufs sur ce site dit « des Hauts du Chazal », et d'une grande bibliothèque universitaire. Le nouveau laboratoire d'anatomie a été inauguré en 2008. Le déménagement complet a été achevé à la rentrée 2011.
Aujourd'hui, l'UFR Sciences médicales et pharmaceutiques est la composante de l'université de Franche-Comté qui accueille le plus d'étudiants : environ 6 000.
Le parvis de l'UFR Sciences médicales et pharmaceutiques sur le site des Hauts du Chazal, aujourd'hui.
Journée anniversaire de l'UFR SMP, le 30 septembre.
La journée anniversaire du 30 septembre a réuni aux côtés d'anciens étudiants et enseignants des personnalités politiques locales, et des représentants des institutions de santé. Ce fut l'occasion d'évoquer les souvenirs de chacun et la façon dont se sont développées de nombreuses spécialités : anatomie, chirurgie, médecine, pharmacie, immunologie, gynécologie-obstétrique, cardiologie, psychiatrie, pédiatrie...
Dans le cadre de cet anniversaire, Radio Campus a interviewé Laurent Tatu, professeur d'anatomie à l'UFR SMP et neurologue au centre hospitalier régional universitaire (CHRU). Dans cet extrait de l'émission « UniversCité » daté du 5 octobre, celui-ci relate la création de la faculté de médecine et de pharmacie et expose le projet du groupe de recherche « Mémoires et patrimoine de la faculté de médecine » dont il est le coordinateur et qui vise à exploiter les archives dans une perspective historique et à créer un fonds documentaire.