Intégration par le « team building » en Tech de co
Rentrée en fanfare pour les 84 étudiants en 1re année de DUT Techniques de commercialisation à l’IUT de Belfort-Montbéliard qui ont vécu une journée d’intégration particulière, au fort de la Miotte à Belfort, avec… des militaires !
La journée a commencé tôt. Dès 6 h 45, le personnel d’encadrement se met en place pour accueillir les étudiants, former les groupes et les conduire à la chaîne d’habillement où chacun reçoit une veste et un pantalon de treillis identiques. Les ateliers auxquels vont participer les étudiants sont installés. À 8 heures pile, l’accueil officiel par le colonel Sabia et la « cérémonie des Couleurs » commencent ; La Marseillaise, chantée par l’ensemble des participants, retentit. Tout au long de la journée, le rallye et ses sept ateliers s’enchaînent, avec une courte pause déjeuner composée d’une ration identique pour tous. Au programme : lancer de grenades inertes, secourisme au combat, tir à l’arc, tir au fusil à plomb, topographie (déplacement d’un point à un autre, reconnaissance de l’environnement avec une carte) et connaissance des grades, descente en rappel et escalade. Après les ateliers, les participants, galvanisés par cette journée riche en émotions, reçoivent des informations sur les associations, font le bilan avec le colonel et reçoivent leurs trophées avant de reprendre leur tenue de civils.
Cette journée peu habituelle pour des étudiants en techniques de commercialisation est organisée par la délégation militaire départementale (DMD)1, le 35e régiment d’infanterie, le 1er régiment d’artillerie, le groupement de soutien de la base de défense, en partenariat avec l’ASOR et la Ville de Belfort. « Pour les étudiants, c’est l’occasion de s’entraider, de mettre sa timidité de côté et d’affronter ses peurs – celle du vide par exemple, avec l’activité d’escalade ou de descente en rappel de la tour de la Miotte –, de se dépasser, de prendre confiance en soi », explique Nadège Poinsot-Laresche, cheffe du département Techniques de commercialisation à l’IUT de Belfort-Montbéliard. Une première expérience de « team building » pour ces nouveaux étudiants : « Cela leur permet d’apprendre à se connaître soi-même et entre eux, à se lier plus facilement. Même s’ils sont dans une formation commerciale où les métiers sont plutôt à dominante individuelle, pour travailler, ils ont besoin que le groupe fonctionne. Chez les commerciaux, la cohésion d’équipe est très importante », poursuit-elle, avant d’ajouter que « l’armée est un secteur qui recrute, cela peut donc ouvrir des perspectives aux étudiants ».
Une vision que partage Pierre Petey, lieutenant-colonel, délégué militaire départemental adjoint du Territoire de Belfort : « Les rallyes sport-armée-jeunesse permettent de faire découvrir les hommes et les femmes qui travaillent à l’armée et l’état d'esprit qui y règne. On a besoin de militaires formés comme de commerciaux ou d’autres professions », commente-t-il. Ces journées ont aussi pour objectif de renforcer les liens armée-nation depuis la suppression du service national. « Il est important de maintenir ce lien pour que l’armée ne se sente pas à l’écart et pour casser certains préjugés », précise-t-il.
Découverte de l'autre
Si cette journée était obligatoire pour les étudiants, ils ont tous été ravis de l’avoir vécue : « Le seul reproche est venu des 2e année qui auraient bien aimé y participer », s’amuse Nadège Poinsot-Laresche. Bien sûr, il y avait peut-être une appréhension chez certains mais elle a vite été dépassée. C’était aussi un moment privilégié pour ces étudiants qui entrent dans ce nouvel environnement, parfois effrayant, qu’est l’enseignement supérieur : « Ils sont tous habillés pareil, tous au même niveau pour apprendre à découvrir l’autre sans la barrière de la différence sociale », souligne la chef de département. Justine, étudiante, appréhendait surtout les activités mais a été particulièrement satisfaite d’avoir réussi à se dépasser et d’avoir testé de nouvelles disciplines, comme le tir au fusil à plomb ou le tir à l’arc. Un avis partagé par Élisa, qui retient « surtout la rencontre avec les autres étudiants ». « Ça a été une journée d’entraide et pendant laquelle on a bien rigolé. On ne se sent plus tout seul. » L’ambiance a conquis les participants, « notamment parce que les classes avaient été mélangées pour mieux apprendre à se connaître », selon Clément.
Chaque groupe d’étudiants était encadré par un ou une réserviste, ce qui leur a permis de découvrir cette forme d’engagement. « Les réservistes sont des personnes généreuses qui désirent servir leur pays en dehors de leur métier », explique le lieutenant-colonel. Les réservistes sont présents dans tous les corps de métier : cuisiniers, juristes, avocats, infirmiers, pharmaciens, communicants… comme le dit la devise « 1 métier : soldat ; 100 spécialités ».2 Tous les ans, trois à quatre étudiants du département Techniques de commercialisation s’engagent dans la réserve, soit à l’armée, soit à la gendarmerie. « Être réserviste, c’est aussi avoir l’avantage de faire partie d’une amicale d’officiers de réserve et donc de se constituer un réseau de contacts », note Pierre Petey.
- La DMD est un petit état-major constitué de réserves qui servent en cas de gestion de crise (tremblements de terre, risques nucléaires…) et qui aident les gendarmes à mettre en place les moyens militaires sur le terrain pour renforcer les secours.
- L’objectif est de passer de 26 000 réservistes aujourd’hui à 40 000, notamment pour lutter contre le terrorisme (le recrutement des réservistes se faisait auparavant par l’intermédiaire du service national).