Devenir doctorant conseil
Les doctorants peuvent réaliser une mission en entreprise pendant leur thèse. Retour sur expériences après un an de mise en place du dispositif «doctorant conseil».
Les jeunes chercheurs dont le travail fait l'objet d'un contrat doctoral peuvent bénéficier d'un avenant à ce contrat pour assurer des fonctions d'enseignement, de diffusion de la culture scientifique ou encore de conseil en entreprise. Dix doctorants de l'UFC se sont ainsi inscrits dans le cadre du dispositif « doctorant conseil » mis en place à l'Université de Franche-Comté depuis octobre 2011.
Ces missions leur permettent de se rendre compte que certaines compétences acquises au contact de la recherche s'avèrent utiles en dehors du laboratoire, et de découvrir d'autres façons de fonctionner. « Chez le fabricant de composants nano-optiques Lovalite, j'ai rencontré une façon de réfléchir différente, liée aux attentes des clients et aux contraintes financières», raconte Clément Guyot, doctorant au département d'optique de l'institut FEMTO-ST.
Jérémy Meteau, un jeune chercheur de la même équipe, a passé 32 jours dans l'entreprise RD Biotech qui produit des cultures cellulaires. Il était chargé d'étudier la faisabilité d'un système de mesure de fluorescence peu coûteux. « Pour réaliser un projet, 32 jours c'est très peu, c'est à peine suffisant pour lancer de premiers tests et proposer un prototype », déclare-t-il.
Il faut cependant rappeler que le dispositif « doctorant conseil » diffère autant de la mission de consultance que du stage : le doctorant est là pour apporter son expertise et ses idées mais il n'est pas tenu de mener le projet à son terme. Ce format imposé de 32 jours représente par ailleurs un temps non négligeable sur une année de thèse. « Dans notre laboratoire, nous sommes toujours volontaires pour ce type d'expérience, mais il faut veiller à ce que les doctorants n'y passent pas plus de temps qu'ils ne devraient », remarque Sylviane Cardey, directrice d'un laboratoire de l'UFC : le Centre Lucien Tesnières .
Ces contrats peuvent être passés avec des entreprises mais aussi avec une administration ou une association. Catherine Fruchart, par exemple, valorise le fonds d'archives de l'Office national des forêts (ONF), une mission en relation avec son sujet de thèse en archéologie au laboratoire Chrono-environnement puisqu'elle étudie les paysages anciens de la forêt de Chailluz.
Du côté des entreprises, la collaboration est perçue comme fructueuse. Frédéric Girardet, du service recherche et développement chez Parkéon, conclut : « Il est toujours bon d'avoir une personne qui passe du temps sur un projet théorique. J'encourage les entreprises qui n'ont pas la pratique du dialogue avec la recherche à engager elles aussi des doctorants.» L'importance de ce dispositif devrait donc croître dans les années à venir. Les doctorants intéressés sont invités à contacter le bureau doctoral.