De l'IUT au cyclisme de compétition
Au département Génie mécanique et productique (GMP) de l'IUT, Juliette Labous et Clément Berthet sont deux étudiants à priori comme les autres. Pourtant, une fois passées les portes de l'établissement, ils changent de casquette pour redevenir des sportifs professionnels.
La spécialité de Juliette Labous est le cyclisme sur route. Passée « pro » depuis janvier 2017, elle court dans l'équipe néerlandaise Sunweb. Elle a grandi au milieu de passionnés de sports mécaniques : son frère faisait du vélo et son père de la moto. Elle pratique le cyclisme depuis 2005 et s'entraine quotidiennement en France, tout en participant à des stages ou des courses à l'étranger. À tout juste 19 ans, elle affiche déjà un joli palmarès : 14eme en contre la montre en championnat du monde Elite à Bergen (Norvège), vice-championne de France en contre la montre Espoir... On peut parier que la liste ne fait que commencer.
Clément Berthet exerce ses talents en VTT Cross Country, la seule discipline de VTT présente aux Jeux Olympiques. Cette année, il fait partie d'une des plus grosses équipes mondiales, le Team BH. Arrivé un peu plus tard sur le circuit professionnel, il pratique le VTT depuis 5 ans, en alliant vélo l'été et ski l'hiver. Âgé aujourd'hui de 20 ans, il pratique à haut niveau depuis 2 ans et a fait partie du top 10 en coupe du monde, de 3 top 25 et a déjà fait un podium national.
Comment, quand on évolue dans un milieu qui semble si loin de l'univers universitaire, arrive-t-on en DUT ? Eh bien comme n'importe quel étudiant, en se renseignant et en ayant avant tout la volonté de se construire un avenir professionnel. Après un bac S Sciences de l'ingénieur, Juliette a découvert le DUT GMP grâce aux portes ouvertes de l'université de Franche-Comté et au dispositif « 24h dans le Supérieur ». Clément pour sa part a vu son orientation se faire assez naturellement, notamment grâce à son père, longtemps enseignant dans le domaine de la mécanique en IUT. Ces études leur permettent aussi de comprendre la face cachée de leur sport, à savoir la partie mécanique des vélos qui les emmènent si loin en compétition.
Aménagements d'études
Comme l'entraînement et les compétitions les amènent à s'absenter souvent, le programme de leur DUT a été adapté : ils passent leur diplôme en 3 ans au lieu de deux et leurs stages en entreprise sont davantage étalés dans le temps. Au début de chaque année, le programme est établi : ils suivent environ 2/3 du cursus classique par an et ont un volume horaire de cours réduit et adapté. Leurs enseignants se montrent également conciliants.
Malgré cet aménagement d'études, l'organisation reste le maître mot pour ces deux étudiants sportifs. Pour que leurs emplois du temps s'agencent au mieux et leurs permettent de réussir dans les deux domaines, la rigueur est de mise. Mais ils se montrent unanimes : poursuivre leurs études leur permet de garder les pieds sur terre, de mieux gérer leur stress à l'IUT ou en compétition et d'être plus structurés. Preuve en est, ils souhaitent poursuivre leurs études en licence professionnelle et leur motivation est sans faille : la carrière d'un sportif professionnel s'arrête généralement vers 35 ans. Les diplômes pour lesquels ils travaillent si dur actuellement leur permettront un jour de continuer à travailler dans le milieu sportif, de l'autre côté de la barrière.
Mais avant de penser à leur retraite sportive, ils se fixent des objectifs : continuer à progresser dans leur sport, atteindre des résultats nationaux et internationaux, réussir leurs études et, rêve de tant de sportifs, participer aux JO de 2020 ou 2024.