Bruno Viezzi : « Il faut poursuivre ensemble la dynamique engagée dans le Nord Franche-Comté »

Quelle est l’ambition principale de votre mandat ?

Mon objectif est de préparer l’IUT à entrer dans le nouvel environnement universitaire qui se dessine dans le Nord Franche-Comté. Nous devons être prêts et donc anticiper la réalisation concrète du projet Écocampus et de la création du pôle universitaire du Nord Franche-Comté dont le protocole d’accord entre l’UFC (IUT et UFR STGI) et l’UTBM a été signé le 23 octobre 2015.

Cet accord-cadre implique des synergies plus fortes, tant au niveau de la recherche que de la formation, avec forcément des incidences sur la façon actuelle de travailler. Il ne s’agit pas de fusionner les services des trois établissements mais de travailler en plus étroite collaboration. Cette signature marque la volonté des acteurs universitaires du Nord Franche-Comté de s’inscrire dans ce nouveau paysage de l’enseignement supérieur. Le rôle de l’IUT est moteur, via le projet Ecocampus notamment, mais aussi via Mobilitech et Mobicampus.

Concrètement, en quoi va consister ce rapprochement entre l’IUT, l’UFR STGI et l’UTBM ?

Consolider nos liens peut se décliner notamment par la mise en place d’un véritable parcours de réussite de nos étudiants, du bac jusqu’au diplôme d’ingénieur ou du doctorat ; des processus pour éviter les échecs par une sélection des étudiants partagée entre les deux établissements (UFC et UTBM), au niveau du 1^er cycle ; le partage de nos réflexions sur les campagnes d’emploi, des projets communs, des challenges, des évènements étudiants, des conférences… ; le partage et la mutualisation des ressources pour être plus efficaces. Il est crucial de rendre plus lisible le panel de formations proposées dans le Nord Franche-Comté et les passerelles entre ces formations pour que les étudiants trouvent leur chemin et réussissent.

L’IUT affiche un taux de réussite de 88,6 %, soit une augmentation de 7 % en deux ans, et 15 % au-dessus de la moyenne nationale. Que préconisez-vous pour accroître encore la qualité des formations à l’IUT ?

Ce sont des chiffres remarquables, d'autant que nos étudiants s'insèrent professionnellement ou continuent leurs études avec succès. Nous devons poursuivre nos efforts pour développer l'accueil des bacheliers technologiques, en lien avec les lycées et le rectorat, et travailler à rendre nos filières scientifiques plus attractives, notamment pour les femmes. Nous maintiendrons et développerons le dispositif d’aide à la réussite, les enseignements innovants et qui s'appuient sur le numérique, les modules d’enseignement libres (ndlr : MEL), et nous renforcerons les pédagogies par projet et par résolution de problème.

Comment souhaitez-vous renforcer les liens entre l’IUT et le marché du travail ?

L’IUT répond à une double mission : former des étudiants qui s’insèreront rapidement dans la vie professionnelle, à bac + 2 ou bac + 3, mais aussi répondre aux problématiques de l’emploi en proposant une formation tout au long de la vie avec le développement et la valorisation de notre formation en alternance, car c’est une voie d’excellence et de réussite, et un gage d’insertion professionnelle. Il nous faut améliorer la mise en place, souvent complexe, de ce mode d’alternance. Pour répondre à leurs besoins, nous devons proposer aux entreprises, salariés et demandeurs d’emploi une offre de formation professionnelle innovante et modulaire, par blocs de compétences, avec un catalogue de formations.

Avec 146 enseignants dont 71 enseignants-chercheurs, l’IUT, c’est aussi la recherche ?

La recherche est un élément essentiel de notre composante, mais l’image de l’IUT n’est pas encore assez associée à la recherche. La grande majorité des enseignants-chercheurs font partie d’équipes de recherche de haut niveau dans des laboratoires tels que FEMTO-ST, Chrono-environnement, ELLIADD, C3S, le Laboratoire de psychologie, ThéMA… Il est donc nécessaire d’accentuer nos efforts de valorisation et de communication : nous devons accompagner nos enseignants-chercheurs pour qu’ils soient les moteurs du nouveau paysage universitaire qui se dessine dans le Nord Franche-Comté.

La force de l’IUT, c’est aussi ses liens avec le milieu professionnel ?

La force de l’IUT, c’est la dynamique entre enseignement, recherche et professionnalisation, une dynamique qui se retrouve à de nombreux niveaux : intervenants chargés de cours, stages, projets tuteurés, recherche et développement, recherche-action, etc. Il faut poursuivre le travail engagé pour que, dans l’ensemble des filières, 20 % au moins des enseignements soient assurés par des intervenants du monde économique. Nous souhaiterions également étendre la pratique du parrainage d’entreprises. Quant aux projets structurants Écocampus, Mobilitech et Mobicampus, ils doivent constituer des leviers puissants pour construire des partenariats forts entre université et entreprises. L’articulation formation-recherche-valorisation-transfert de technologie doit pouvoir s’exercer à plein.

Avec ces perspectives ambitieuses, cette nouvelle fonction de directeur est-elle l’aboutissement de votre carrière d’enseignant ?

Oui. J’ai toujours conçu mon métier d’enseignant corrélativement à une implication dans l’encadrement, l’administration de l’établissement dans lequel j’enseignais. Je suis né à Belfort, j’ai passé ma vie professionnelle et ma vie privée dans le Nord Franche-Comté : je suis très attaché à ce territoire qui est riche de son histoire, de sa qualité de vie et de ses perspectives. C’était donc une évidence de proposer ma candidature à la fonction de directeur quand Olivier Prévôt, dont j’ai été le directeur-adjoint pendant quatre ans, a été élu premier vice-président de l’UBFC.

1. Il a été élu par les 40 membres du conseil d’institut (élus des collectivités, représentants du monde socioéconomique, représentants des personnels enseignants, administratifs et techniques de l’IUT et des étudiants).