Une exposition sur les Abécédaires

Son nom est formé à partir des premières lettres de l’alphabet (A, B, C, D), dont il est chargé d’enseigner l’ordre et la prononciation aux jeunes enfants, à partir d’exemples sous formes de mots ou d’images liées à l’univers familier du foyer et à l’imaginaire de l’enfance (jouets, fleurs, animaux) ou destinées à élargir son horizon (métiers, histoire, génographie…).

D’abord portatif, l’abécédaire était gravé sur une tablette que l’enfant prenait en main (comme une sorte de tapette à mouche à manche court, ou une raquette de ping-pong !). Avec le développement de l’imprimerie et du papier, il prend la forme de feuille détachée, d’affichette, puis de livre. Son usage est également très répandu dans la broderie.

L’abécédaire participe à l’essor des marchés du livre pour enfant et du livre scolaire, permis par le vaste mouvement d’alphabétisation que viennent parachever les lois Ferry des années 1880. De support d’enseignement, il devient vite un terrain de jeu et de recherche plastique pour les auteurs et illustrateurs, et ce, dès le XIXe siècle, où les imprimeries d’Épinal notamment multiplient les inventions combinant pédagogie et usage ludique.

Les typographes inventent régulièrement de nouvelles polices, et encore de nos jours, qui viennent enrichir les possibilités de mise en page et de dialogue avec images, mots et phrases. Les artistes contemporains s’en emparent enfin, séduits par les potentialités créatives de la série que constituent les 26 lettres, pour créer de nouveaux et magnifiques abécédaires destinés aux petits comme aux grands.