Si bleue, si bleue, la mer

Au cœur d’une banlieue allemande des années 2000, où l’espoir semble ne pas avoir sa place, s’élève une parole de révolte et d’amour. Alcoolisme, suicides, délits en tous genres sont le lot commun d’une population d’exclus à qui tout est refusé, même une promenade au zoo. Mais le jeune auteur Nis-Momme Stockmann parvient à faire surgir une parole poétique de ce paysage bétonné.

À travers le récit de Darko, précocement rongé par l’alcool mais qui rêve de voir les étoiles, on plonge dans la réalité des laissés-pour-compte du modèle allemand. Le confinement à la fois matériel et psychologique des habitants de ce « lotissement » est, pour le metteur en scène Armel Veilhan, symptomatique de l’actuelle crise européenne. Seul moyen d’en sortir : la soif d’ailleurs, qui permet de mettre des mots salvateurs sur ce que vivent les personnages.

La générosité du récit laisse une grande place à l’amitié, avec le mutique Elia, et surtout à l’amour, pour Mok, jeune prostituée qui rêve d’aller en Norvège parce que la mer y est bleue, si bleue. La musique, partie intégrante de l’écriture du texte, témoigne de leur vitalité et exprime le lien qui unit les personnages entre eux et à leur génération. Sorte de requiem rock pour une génération sacrifiée, la mise en scène d’Armel Veilhan exalte le dynamisme rythmé de la prose poétique de Si bleue, si bleue, la mer.

Durée : 1 h 15.
De Nis-Momme Stockmann.
Mise en scène : Armel Veilhan.
Avec : Romain Dutheil, Marie Fortuit et Guillaume Mika
Texte français : Nils Haarmann et Olivier Martinaud.
Collaboration artistique : Clémence Bordier
Lumière : Jacques-Benoît Dardant et Thomas Cottereau
Création sonore : Élisa Monteil

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