Les parents face à la décision de vaccination anti-HPV

Les infections à papillomavirus humains sont la seule cause identifiée de lésions précancéreuses du col de l'utérus. Depuis 10 ans, deux vaccins sont disponibles en France, dirigés contre certains HPV oncogènes. La couverture vaccinale est estimée à 14 %. L'indication du vaccin étant pour des jeunes filles mineures, c'est avec les parents que la décision se prend. L'objectif de cette étude était de connaître l'avis des parents, leurs sources d'informations et les éléments qui entrent en jeu dans leur décision, à travers l'analyse d'une étude qualitative, par entretiens semi-dirigés auprès de 18 parents d'adolescentes.

Les parents estiment ne pas avoir une information suffisante et claire. Le poids des médias est important dans leur information médicale, même s'ils s'en méfient souvent. Les parents doutent de l'indépendance de leurs médecins vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques. Ils estiment que l'avis de la jeune fille concernée est indispensable à la décision. La connotation sexuelle du vaccin reste très marquée, malgré les modifications du calendrier vaccinal de 2013. Cela pose un problème en lien avec l'âge, car les parents n'abordent pas le sujet de la vaccination sans celui de la sexualité. La crainte des effets secondaires liés au vaccin persiste.

Devant autant de doutes, les professionnels de santé doivent avoir un discours convaincant, rassurant et scientifiquement valide sur le vaccin. La dissociation entre le vaccin et la sexualité paraît compromise. Il revient aux médecins de savoir communiquer avec les parents et les adolescentes, en prenant en compte notamment leurs propres représentations en lien avec le vaccin.