Intimités menstruelles: objets, images et dé/médicalisation

Les recherches sur les menstruations se multiplient, témoignant d’un intérêt croissant pour une thématique longtemps marginalisée.

Les travaux initiaux ont exploré les menstruations comme une expérience intime façonnée par des représentations du lien entre les femmes et la nature (Verdier, 1979), ou d’une vision mécaniciste médicalisée du corps féminin (Martin, 1987). Ces recherches ont été suivies de nombreux travaux sur les perceptions des menstruations selon les contextes culturels observant comment les menstrues sont perçues et gérées à différents époques et âges de la vie (Knibiehler, 1996 ; Mardon, 2009, 2011 ; Vinel, 2014). Les menstruations constituent une dimension intime de l’individu, une expérience à la fois subjective et singulière, tout en étant intrinsèquement liées à des dynamiques sociales, et à des débats publics et politiques (Romeiro, 2020).

L’intimité des menstruations se rapporte à des pratiques souvent invisibles, enveloppées de silences et marquées par des stigmates (Johnson, Chrisler 2020 ; Mérienne 2024), tout en étant aujourd’hui revendiquées comme des étendards de l’émancipation des femmes, dans des pratiques militantes ou artistiques (Bobel 2019). Au quotidien, les menstrues demandent des objets, des gestes de soin de soi, des recours à des dispositifs d’hygiène, l’utilisation des nouvelles technologies (appli, réseaux sociaux), à des professionnels de santé, qui questionnent tant les continuités dans les pratiques et les représentations que leurs transformations. Nous proposons donc une journée d’étude qui offrira l’opportunité de réfléchir à ces enjeux et d’approfondir les divers aspects de cette thématique.