épluchures de pomme de terre
Ludovic Godard
Auteur 
Catherine Tondu

Méli-mélo d’épluchures inoffensif

La présence d’un « bio-seau » dans une cuisine, assurant le stockage temporaire des déchets avant leur compostage, est-elle responsable du développement de bactéries, de moisissures et d’acariens ?

Une question qui se pose de façon cruciale dans le cadre d’une étude plus vaste menée au laboratoire Chrono-environnement : celle-ci concerne les facteurs de risque qui, dans l’environnement, pourraient exposer à une infection les personnes immunodéprimées au retour à leur domicile après une hospitalisation.Des lingettes électrostatiques captant la poussière ont été placées dans trente-cinq logements, et analysées à cinq reprises sur une année complète par techniques de biologie moléculaire et de culture. Une quarantaine d’espèces de moisissures et de bactéries ont ainsi été recensées, mais qu’on se rassure : cette moyenne est tout à fait habituelle dans une cuisine entretenue de façon régulière. Cependant, les mesures à proximité du seau, c’est-à-dire à moins d’un mètre, révèlent une présence significativement plus importante de trois moisissures et d’un acarien que les autres prises de mesures, effectuées à plus de trois mètres.

« Acarus siro est un acarien de stockage que l’on trouve couramment dans le milieu agricole, mais aussi dans les produits qui en sont issus comme la farine, les céréales ou les fromages. Sa présence et celle des moisissures, même plus forte à proximité des seaux, ne résisteront pas à un nettoyage en règle, dont bien sûr les capteurs en place ont été dispensés », explique Sandrine Roussel, ingénieur au CHRU de Besançon et chercheur au laboratoire Chrono-environnement. Rien d’inquiétant donc. Mais pour les chercheurs, la présence concomitante des acariens et des moisissures soulève de nouvelles questions, étudiées par Alexandre Naegele, doctorant au laboratoire Chrono-environnement. Il est établi qu’un acarien se nourrit de spores de moisissures mais est-il également un facteur de dissémination ? Favorise-t-il la croissance de certaines espèces pathogènes pour l’homme ? Une interrogation d’autant plus pertinente que les chercheurs soupçonnent les moisissures de jouer un rôle important dans le développement de l’asthme et des rhinites allergiques.

Contact

Sandrine Roussel
03 81 66 90 29
sandrine.roussel@univ-fcomte.fr

Alexandre Naegele
Laboratoire Chrono-environnement
03 63 08 22 36
alexandre.naegele@univ-fcomte.fr

Laboratoire Chrono-environnement
http://chrono-environnement.univ-fcomte.fr