Retour sur la journée des droits des femmes à l’université de Franche-Comté
Isabelle Jacques

Retour sur la journée des droits des femmes à l’université de Franche-Comté

A l’occasion de la journée des droits des femmes, le Women Chapter de FEMTO-ST en lien avec l’université de Franche-Comté a organisé lundi 8 mars 2021 un cycle de conférences destinées aux collégiens et collégiennes. Le but de ces échanges ? Promouvoir la mixité dans les domaines scientifiques.  

« Bienvenue à tous ! Tout le monde nous entend et nous voit ? » C’est donc en visio que les conférences se sont déroulées en ce 8 mars 2021, journée des droits des femmes. Mais comme ce n’est pas la distance qui nous arrêtera d’agir et de promouvoir nos valeurs et nos idées, la matinée a été riche en interactions, en partages et en témoignages.

Macha Woronoff, présidente de l’université de Franche-Comté inaugure cet évènement. Elle saisit l’occasion pour nous rappeler la nécessité urgente d’augmenter la part des femmes dans les domaines de l’ingénierie et des sciences. « Les universités ont un rôle considérable à jouer pour promouvoir cette mixité et l’université de Franche-Comté place cette problématique au cœur de ses préoccupations ».

L’état des lieux est en effet bien alarmant : moins de 30 % des chercheurs dans le monde sont des femmes, selon l’UNESCO ; si les étudiantes représentent 55% des étudiants, elles ne représentent que 38,7 % des effectifs des formations scientifiques de l’université en France. Pire encore, en 2005, nous atteignions 23% de femmes chercheuses à FEMTO-ST ; nous étions à 22% fin décembre 2020.

Un paradoxe nous trouble toutefois. Car les femmes sont plus diplômées : elles sont 49% à être diplômées de l’enseignement supérieur, contre 40% des hommes. Elles représentent 56% des bacheliers généraux. Et pourtant, nous connaissons la suite : les disparités de salaires et de postes à responsabilités n’en sont que des exemples parmi beaucoup d’autres. « Nous partageons ce même combat », annonce Macha Woronoff.

La présidente de l’université de Franche-Comté nous rassure : « la Franche-Comté est une terre d’innovation sociale et progressiste. Je note en effet qu’il n’est pas banal que la présidente de région, la présidente du département, la maire de la ville préfecture, mais également la directrice générale du CHU soient des femmes ; de même que votre serviteurE, avec un e final, comme présidente de l’université de Franche-Comté. » et c’est bien par l’engagement de tous que nous atteindrons les objectifs que nous nous fixons ! 

L’université de Franche-Comté place ces valeurs de mixité et d’égalité dans ses actions au quotidien. Et parce que l’exemple est un formidable vecteur de progrès et de changement, les témoignages de quatre chercheuses ont rythmé ce moment fort et ont inspiré les collégiens tout au long de cette matinée riche en discussions.

Les collégiennes ont pu se projeter et s’imaginer dans une carrière scientifique, grâce aux parcours exemplaires de nos intervenantes.

Mise en lumière de ces quatre chercheuses, qui, en ce 8 mars 2021, ont su introduire dans l’esprit des lycéens et lycéennes un souffle d’espérance, de positivité et de foi en l’avenir, empreint d’innovation.

« La richesse et les découvertes naissent des échanges, connaissances, compétences, savoir-faire et savoir être de chacun. Ainsi, travailler avec passion, les un(e)s avec les autres, permet de faire avancer la recherche dans tous les domaines. » C’est ainsi qu’Annie Frelet-Barrand définit la mixité en recherche.

Annie Frelet-Barrand, Chercheuse CNRS, FEMTO-ST, Département MN2S (Besançon), équipe BioMicroDevices qui développe des bio-interfaces et dispositifs pour des caractérisations multi-échelles et multi-cibles d'éléments biologiques

Suite à un Master 2 Biochimie de l’UFC puis un doctorat en Sciences Naturelles de l’Université de Zurich, Annie Frelet-Barrand a obtenu un poste de Chercheuse CNRS en 2009 au CEA de Saclay puis elle est revenue en 2015 à Besançon. Sa passion et sa recherche portent sur la caractérisation à différentes échelles des protéines, bactéries et cellules. Tout cela lui permet d’être un des seuls chercheurs en France à caractériser les protéines membranaires après expression dans la bactérie Lactococcus lactis. Actuellement, elle met en œuvre des compétences en biologie, biochimie, bioingénierie pour différents projets dont le projet FEDER européen MiMédI. Cela permet d’améliorer les connaissances fondamentales et des applications en santé pour les médicaments actuels et du futur.

« La mixité : meilleure arme contre l’obscurantisme, l’injustice, l’indifférence et l’habitude ». Voici la définition positive et pleine d’espoir d’Ausrine Bartasyte.

Professeure à l’Université de Franche-Comté et directrice adjointe de l’Institut FEMTO-ST, Ausrine Bartasyte a obtenu son doctorat en 2007 à Grenoble INP. Elle a fait un postdoctorat à l’Université d’Oxford (Royaume-Uni) et a ensuite pris son congé sabbatique à l’Université de Harvard (États Unis). Elle a aujourd’hui une expérience de 20 ans dans la croissance des couches minces d’oxydes multifonctionnels et de leurs hétérostructures (supraconducteurs, conducteurs mixtes, diélectriques et ferroélectriques).

À présent, sa recherche est dédiée aux films minces de niobates-tantalates d’alcalins et les dispositifs miniaturisés/intégrés avec de meilleures performances en acoustique, en photonique et en micro-récupération d’énergie pour les communications de prochaine génération (5G) et capteurs autonomes (internet des objets).

"Pour être chercheur il faut être créative, innovante et ouverte pour des nouvelles idées. Pour moi la richesse des collègues aide à cultiver cette état d'esprit." Pour Daniela Chrenko, la mixité dans la recherche est source d’innovation !

Daniela Chrenko a commencé ses études en tant qu'ingénieur généraliste en physique appliqué à Wedel en Allemagne. Après une expérience dans l'industrie, elle a poursuivi son master en génie de procédé à Hambourg en Allemagne. Un stage lui a fait découvrir le Femto-ST à Belfort, où elle a également fait son doctorat.

Depuis 2009, elle est maître de conférences d'abord à l'université de Bourgogne, ISAT/Drive et depuis 2016, à l'UTBM/Femto-ST. Elle travaille sur des questions de stockage d'énergie et la mobilité durable, notamment les batteries lithium ion, les cycles de conduite et la gestion d'énergie.

« La présence de la femme dans les domaines scientifiques peut apporter des nouvelles idées et perspectives uniques ! », selon Merieme Ouhabaz

Merieme Ouhabaz est Doctorante en acousto-électronique et piézoélectricité à l’institut FEMTO-ST au Département temps fréquence. Après avoir obtenu un bac scientifique option « SVT », elle a fait les classes préparatoires option « PSI », et a ensuite intégré la faculté des sciences et techniques de Marrakech en ingénierie des matériaux.

L’expérience qui l’a le plus marquée sur le plan professionnel ainsi que personnel, c’est son choix de venir vivre et travailler à l’étranger (France), cela lui a appris à être autonome, forte et indépendante.

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