Laurence Ricq, Macha Woronoff-Lemsi, Jacques Bahi et Frédéric Muyard à une même table lors de la conférence de presse de rentrée.
Ludovic Godard
Auteur 

Rentrée 2017 : les projets de l'université

La conférence de presse du 26 octobre a été l'occasion de faire le point sur le déroulement de la rentrée et de présenter les grands projets de l'université pour la formation, la recherche et l'avenir des campus.

Même si les chiffres officiels ne seront arrêtés qu’au 15 janvier 2018, il est probable que l’université de Franche-Comté (UFC) dépasse les 24 500 inscrits cette année. S’y ajoutent environ 6 000 stagiaires qui ne sont pas détenteurs d'une carte d'étudiant mais qui bénéficient d'enseignements dispensés dans le cadre de la formation continue ou au CLA1. « Les premiers chiffres laissent augurer un effectif de 30 000 apprenants cette année », a indiqué Jacques Bahi, président de l’UFC. L'augmentation des effectifs s'observe depuis quelques années. Cette année encore, pour que les étudiants puissent travailler dans de bonnes conditions, les directeurs de composantes2 ont travaillé de concert afin d'optimiser l'utilisation des locaux et certains cours ont été dédoublés.

Les lycéens de l'académie dont le premier vœu sur la fameuse plateforme admission post-bac (APB) était de s'inscrire en première année de licence ont pu être satisfaits, ainsi qu'une partie de ceux qui avaient choisi des licences en second vœu. La rentrée 2017 a également été marquée par la mise en place, au niveau national, d'une sélection en première année de master. « Nous sommes parvenus à gérer cette nouvelle situation, a déclaré Frédéric Muyard, vice-président chargé de la formation et de la vie étudiante. Seules 9 saisines ont été enregistrées, et ces étudiants sont aujourd'hui inscrits à l'UFC ou dans d'autres universités. » En revanche, les demandes d'admission en master venues d'autres académies ont été nombreuses (1100) et seules 150 propositions ont pu être faites en fonction des places vacantes.

Une offre de formation renforcée

L'université de Franche-Comté a renouvelé sa carte des formations. Le président a insisté sur le fait qu'aucune filière n'avait été fermée et que l'établissement propose au contraire quelques nouveautés. Parmi celles-ci, on peut citer un master axé sur la cybercriminalité, une double licence franco-allemande, ou encore un master en droit des entreprises dans le Nord Franche-Comté. Tous les contenus des formations préexistantes ont fait l'objet d'une réflexion et d'une révision. Des systèmes de spécialisation progressive en licence avec des passerelles entre les premières années ont été mis en place. La pré-professionnalisation, au travers des stages et des projets tuteurés, a été renforcée. L'objectif est désormais de définir les contenus des diplômes en termes de compétences à acquérir, et de bâtir les programmes en conséquence. Une nouvelle façon de fonctionner qui demande un gros investissement de la part du corps enseignant, et qui s'inscrit dans le cadre d'une véritable démarche qualité. « On parle d'amélioration continue des formations, explique Frédéric Muyard. Notre démarche est unique en France par son ampleur. Nous avons mis en place un référentiel très exigeant centré sur l'étudiant et sur la qualité pédagogique qui se rapproche du label européen EurACE qui existe pour les diplômes d'ingénieur. » L'établissement envisage d'ailleurs d'instaurer son propre label qualité pour distinguer les formations les plus engagées dans ce processus. 

Université numérique et lieux d'échanges

Toujours dans cet objectif d’innovation pédagogique, l'établissement cherche à s'adapter aux nouveaux usages et notamment à l'importance grandissante des outils numériques dans notre société. « L’université doit prendre la mesure de ces changements et anticiper cette transformation pour s'assurer que les jeunes qu’elle forme trouveront leur place dans la société de demain », a déclaré Jacques Bahi. Damien Charlet, vice-président chargé du numérique et des campus, a renchéri sur la nécessité de permettre aux étudiants de bénéficier de ces outils et, plus largement, de nouvelles façons d'apprendre et de travailler. Il a annoncé la création d'un premier learning center sur le campus de la Bouloie, dans les locaux de la bibliothèque universitaire Sciences et Sports Claude Oytanna. « Les learning centers ne correspondent pas à une disparition des bibliothèques, bien au contraire, a-t-il précisé, il s'agit plutôt de leur évolution naturelle. Ce sont des lieux de documentation mais aussi de rencontres et d'échanges. »

Cet esprit de rencontres autour de la connaissance est également l'un des objectifs de la future Cité des savoirs et de l'innovation à Besançon, un projet encore en cours d'élaboration dont l'université est partie prenante. Il vise à réunir de nombreuses structures sur le site de Saint-Jacques, en centre-ville, juste en face des locaux de l'ancien Arsenal qui abritent désormais une partie l'UFR SLHS3 et où s'est récemment installée la Maison des sciences de l’homme et de l’environnement (MSHE) Ledoux. Une bibliothèque universitaire et une bibliothèque d’agglomération y seront réunies. L'UFC souhaiterait également y installer le CLA et l'ESPE4. Ce dernier, avec la fédération de recherche Educ et le SUN-IP5 de l'UFC, CANOPÉ et certains services du rectorat pourraient s'y rassembler au sein d'une Maison universitaire de l’éducation pour permettre aux différents acteurs du monde éducatif de travailler ensemble.

Rayonnement international

Jacques Bahi a rappelé que l'Université de Franche-Comté avait été la deuxième en France à obtenir le label « HR Excellence in Research », qui valorise la qualité d’accueil des chercheurs étrangers. « Une qualité d’accueil que nous souhaitons étendre aux étudiants, nous travaillons d’ailleurs sur ce point avec le CROUS », a-t-il ajouté. Il a également loué les bénéfices apportés par la COMUE UBFC en matière de rayonnement de la recherche, la collaboration entre les différents établissements membres ayant permis de remporter plusieurs appels à projets dans le cadre des programmes d'investissement d'avenir (PIA) du gouvernement. En effet, après les LABEX et EQUIPEX en 2011 et l'I-SITE en 2016, UBFC est à nouveau lauréate, à deux reprises, du PIA3, dans le cadre des actions « Nouveaux cursus à l'université » et « Écoles universitaires de recherche ». À travers UBFC, il s'agit de développer l'attractivité internationale de l'établissement, aussi bien en ce qui concerne la mobilité des étudiants que celle des chercheurs.

  1. Par composantes on entend les UFR, plus communément appelées facultés, écoles ou instituts
  2. Centre de linquistique appliquée
  3. UFR Sciences du langage, de l'homme et de la société.
  4. École supérieure du professorat de l'éducation
  5. Service universitaire du numérique et de l'innovation pédagogique
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